Définition de MOTTE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : mo-t'

DÉFINITIONS

1
Petit morceau de terre détaché avec la charrue, la bêche, ou autrement. Rompre, casser, briser les mottes d'un champ.
Sémantique : Terme de fauconnerie. Prendre motte, se dit d'un oiseau qui se pose à terre au lieu de se percher.
2
Sémantique : Terme de jardinier. Une certaine quantité de terre qui tient aux racines. Lever un arbre en motte. Replanter un arbre avec sa motte.
3
Butte, éminence faite de main d'homme ou par la nature. Aplanir une motte.
Butte sur laquelle s'élève un moulin à vent.
Massif de pierre qui fait partie de la machine à pilons d'un moulin à poudre.
Terme du moyen âge. Principal lieu d'une seigneurie ; place de la forteresse ou du château.
4
Motte à brûler, ou, simplement, motte, tan qui ne peut plus servir à tanner, et dont on fait de petites masses rondes pour brûler.
Tourbe séchée et réduite en parallélipipèdes.
5
Motte de beurre, une certaine masse de beurre que les marchands détaillent.
6
Nom qu'on donne en Provence à la quantité d'olives qui doit former une mouture.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Tuit chaplerent [tous frappèrent] sur Aristote, Qui fu fier com chastel sur mote
dans Bataille des sept arts
Et les Sarrasins à pié leur getoient les motes de terre enmi les visages
Des yex dou cuer ne veons gote, Ne que la taupe soz la mote
de RUTEBEUF dans 245
2
XIVe s.
Gautier recevant une mote appellée atterissement en l'yaue de Seine
3
XVe s.
Ils envoyerent un chevalier de leur conroy devers le roi d'Angleterre, qui se tenoit plus à mont sur la motte d'un moulin à vent pour avoir aide
Et passerent par force outre les fossés, et vinrent jusques à la motte de terre et au pied de la tour à pics et à hoyaux
Le lieu n'est pas defensable, car la motte est de main d'homme faite et petite
de Philippe de COMMINES dans VII, 12
4
XVIe s.
Les attaquans, aidez de six canons eslevez sur une motte, rembarrerent dans deux jours [à la contr'escarpe] les enfermez
En Frise et en Hollande, les mottes qu'ils appellent torf
de Bernard PALISSY dans 783
Le fils a et luy appartient pour son droit d'ainesse le principal chastel ou maison forte, mothe ou place de maison seigneuriale tenue en fief, si aucune en y a, à son choix
dans Coust. génér. t I, p. 413

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, moutte ; espagn. et port. mota, levée de terre pour clore un étang ; ital. motta, terre éboulée. Les langues germaniques ont : holl. moet, mot, petite élévation ; bavar. mott, monceau de terre marécageuse ; ce qui peut avoir donné motte du roman. D'autre part le gaélique a mota, mont ; ce qui conviendrait aussi. On cite encore l'anc. haut allem. molta, terre, motte ; goth. mulda, devenu en plat deutsch môtwurf ; allem. mod. Maulwurf, l'animal qui jette la terre, qui fait la motte (la taupe). D'après Fr. Michel, c'est l'isl. mote, assem blée, donnant son nom à la motte où elle se tenait.

Synonymes de MOTTE

Termes proches de MOTTE

Phonétiquement proche de MOTTE