Définition de MOITE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : moi-t'

DÉFINITIONS

1
Un peu humide.
Ces bergers... Tout moites de leur sang comme moi de mes larmes
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Dial.
La fraîcheur du matin n'avait plus rien de moite ni de piquant
de Jean-Louis GUEZ de BALZAC dans le Prince, avant-propos.
On sent une chaleur moite et étouffante
de René DESCARTES dans Météor. 7
Le moite élément, la mer, dans le langage familier.
Quelque autre curé plus savant.... Bravant les fougues de la bise, Se serait livré sans remise Aux périls du moite élément
de Jean-Baptiste Louis GRESSET dans le Carême.
Dans le langage de la médecine, peau moite, peau qui a de la moiteur.
2
Sémantique : Fig. Mou, sans énergie.
Ce même esprit me paraît lâche, moite
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. II

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Je di que li hom trova pardon [devant Dieu, après le péché], porce que la foibleté de pechier vint en lui de par le cors, qui est de boe et de terre moiste
de Brunetto LATINI dans Trés. p. 19
Et froit, et chaut, et sec, et moiste
dans la Rose, 17163
2
XIVe s.
Chascun, quant il en a besoing et indigence, a concupiscence de nourrissement sec ou moiste, c'est assavoir de mangier ou boire
de Nicolas ORESME dans Eth. 95
3
XVe s.
Anglois sont plus mous et plus moistes que ne sont Portingalois
de Jean FROISSART dans II, III, 83
La dicte année feut fort moiste... et y eut de grans tempestes en divers lieux
de JEAN DE TROYES dans Chron. 1466
Et jà estoit le lieu moite, pource que l'hiver approchoit, et que c'est pays bas
de Philippe de COMMINES dans VIII, 9
4
XVIe s.
La nuict avoit esté moitte à l'occasion des vents du midy qui avoient soufflé
de Jacques AMYOT dans Flamin. 12
Ne regardez pas à ces yeulx moites et à cette piteuse voix
de Michel de MONTAIGNE dans III, 178

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, mat' ; angl. moist. Le wallon mat' vient probablement du lat. madidus ; mais moiste n'en vient pas ; madidus aurait donné made, comme rapidus a donné rade. Diez indique avec doute le lat. musteus, juteux, de mustum, moût ; la forme convient ; et quant au sens, on passe sans grand'peine de juteux à moite. M. Baudry propose mucidus, moisi, proprement morveux ; la forme convient aussi, mucidus donnant moiste, comme rigidus avait donné roit, bien que l's de moiste fasse quelque difficulté ; si le sens par mustum n'est pas direct, il l'est davantage par morveux, couvert de mucosités.

Synonymes de MOITE

Termes proches de MOITE