Définition de MATER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ma-té

DÉFINITIONS

1
Terme du jeu des échecs. Faire mat. Il le mata avec une tour.
2
Sémantique : Fig. Ôter force et ressort.
Le sort se plaît à dispenser les choses De la façon ; c'est tout mal ou tout bien ; Dans ses faveurs il n'a point de mesures ; Dans son courroux de même il n'omet rien Pour nous mater....
de Jean de LA FONTAINE dans Orais.
Quoique la mauvaise fortune vous ait tellement maté toute votre vie, que votre bon naturel n'a pas eu toute son étendue ; je crois que vous entendez le mot de mater
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans à Bussy, 31 mai 1687
Sémantique : Par extension. Mater son corps, le dompter.
Une partie essentielle de la pénitence est de mater sa chair et de la crucifier avec ses vices
de Louis BOURDALOUE dans Myst. Nativité de J. C. t. I, p. 22
Sémantique : Terme de fauconnerie. Dresser un oiseau de proie, ainsi dit parce qu'on le dompte.
3
Sémantique : Fig. Humilier, abattre. Il faut mater ce caractère opiniâtre.
Je suis bien aise après tout de faire mourir un philosophe ; ces gens-là ont une certaine fierté dans l'esprit qu'il est bon de mater un peu
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Socrate, III, 1

HISTORIQUE

1
XIe s.
Le grant orguil se jà povez matir
dans Ch. de Rol. CCXXXI
2
XIIe s.
Et s'il vous fait requerre chevage ne treü, Ne soiomes pour ce maté ne recreü
dans Sax. XXVIII
Tis orgueilz [ton orgueil] est venus devant moi ; pour ce te vueil des or mater
dans Rois, p. 414
Kar li reis nel fait pas pur nului deposer, Mais pur ce qu'il voldroit l'arcevesque mater
dans Th. le mart. 25
3
XIIIe s.
Ainsinc cum il va du mater, Puisque des eschiés me sovient
dans la Rose, 6702
4
XIVe s.
À Gloriant son frere isnelement joua ; Par force de science quatre fois le mata
dans Baud. de Seb. IX, 724
5
XVe s.
Il [Demosthène] tant mit peine à matter le vice de sa langue, que il prononça souverainement ses mots
dans Bouciq. IV, 10
6
XVIe s.
Les herbes trop humides ont besoin, avant que les distiller, d'estre un peu mattées au soleil
de Olivier DE SERRES dans 890
Toutes ces rencontres là ne matterent pas entierement les vaincus
de Jacques AMYOT dans Pélop. 29
Usant de remedes à mater, affoiblir et refroidir le corps
de Michel de MONTAIGNE dans III, 37
Le temps matte toutes choses

ÉTYMOLOGIE

1
Mat 1 ; provenç. matar ; ital. mattare. Ce verbe vient de mat des échecs, comme l'emploi le prouve dans l'historique ; mais à côté de ce mater et se confondant avec lui, il y avait un autre mater, signifiant tuer, parallèle à l'espagnol matar, et venant du latin mactare : XIe s.
Se truis [si je trouve] Rolant, ne lerrai que [je] nel mat
dans Ch. de Rol. LXIX
Jo ki sui tis serfs, m'i cumbaterai, e od l'aïe Deu [l'aide de Dieu] le materai
dans Rois, p. 65

Synonymes de MATER

Termes proches de MATER

Phonétiquement proche de MATER