Définition de L?PROSERIE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : sè-v'

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de botanique. Liquide que les racines puisent et absorbent dans le sein de la terre, pour le faire servir à la nutrition du végétal. La séve ascendante. La séve descendante.
De quelque façon qu'on intercepte la séve, on est sûr de hâter les productions des arbres, surtout l'épanouissement des fleurs et la production des fruits
M. Hales, dans son admirable statique des végétaux, a très bien prouvé que les feuilles sont les principaux organes de la transpiration ; il les a regardées comme les puissances qui élèvent la séve
J'ai pu juger, à l'oeil, de la rapidité de la séve dans les plantes que j'ai abreuvées de liqueurs colorées
de Charles BONNET dans ib. t. V, p. 295
En séve, en pleine séve, durant le temps où la séve est en mouvement dans les végétaux. Arbre en séve.
On n'a point observé que ce bois, quoique coupé en pleine séve, ait été piqué des vers
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Expér. sur les végét. 2e mém.
2
Sémantique : Par extension, certaine force qui rend le vin agréable. Ce vin est trop vieux, il n'a plus de séve.
De vous parler.... d'un vin à séve veloutée
Oui, je gagerais bien que, chez le commandeur, Villandri priserait sa séve et sa verdeur [d'un vin]
3
Sémantique : Fig. Il se dit des choses intellectuelles ou morales qui ont quelque chose comparé à la séve du vin. Il y a de la séve dans cet ouvrage.
Ce qui jette l'âme dans un labyrinthe et un entortillement qui ôte toute la droiture de nos actions et toute la bonne séve de la piété
À quatre-vingt-six ans, M. de Mirabaud avait encore le feu de la jeunesse et la séve de l'âge mûr
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Rép. à Watelet, Oeuv. t. X, p. 32
La première séve de l'enthousiasme créateur
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Oeuv. t. VII, p. 259
Sa séve, nuit et jour, s'épuisait aux orgies
En mauvaise part.
Ici se cache une séve maligne et corrompue sous l'écorce de la politesse
de Jean de LA BRUYÈRE dans IX.

REMARQUE

1
L'Académie écrit fève avec un è, et trêve avec un ê. Pourquoi figurer de trois manières différentes une prononciation qui est la même ? L'accent grave seul devrait être employé, PAUTEX.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Tu trovas ou gastel la feve, Et meis en buche seiche seve
Pri à ton fil qu'il nous en terde Et nous enleve De l'ordure qu'aporta Eve, Quant de la pome osta la seve
de RUTEBEUF dans II, 4
2
XVe s.
Au dessoubz de ses ans perfaiz, après les jours d'enfence que la ceve monte contre-mont la jueune plante
3
XVIe s.
Les petits buissonnets n'ont seve ny puissance ; Je voudrois estre grand comme ces grands forests
de Pierre de RONSARD dans 747

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, sèpe, sive ; dans l'Angoumois, saber, donner de la séve ; prov. et esp. saba ; du lat. sapa, suc, jus ; comparez l'allem. Saft, suc ; dan. saebe ; angl. sap ; le grec, suc (voy. SAPIN).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Ajoutez :
Séve se dit aussi en parlant de l'eau-de-vie.
Le commerce reproche généralement à cette eau-de-vie de présenter une séve moins agréable à la dégustation
dans Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. VI, p. 114

Synonymes de SÉVE