Définition de JEUN (À)

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : jun

DÉFINITIONS

1
Sans avoir rien mangé de la journée.
Et la moindre disgrâce, Lorsque je suis à jeun, me saisit, me terrasse
J'en appelle : Comment, dit Philippe, de votre roi ? et à qui ? à Philippe à jeun, répliqua-t-elle
Qu'un peuple est grand qui, pauvre, gai, modeste, Seul maître, après tant de sang et d'efforts, Chasse en riant des princes qu'il déteste, Et de l'État garde à jeun les trésors !
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Tomb. de juillet.
Particulièrement, dans le langage de l'Église catholique. Être à jeun, n'avoir ni bu ni mangé depuis minuit.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Cil qui liet [joyeux] sont en ceste poureteit, sont jeun de la pasture de veriteit
dans Job, p. 470
2
XIIIe s.
Puis viendra Jehan Clopinel, Au cuer jolif, au cors isnel, Qui nestra sor Loire à Meün, Qui à saoul et à jeün Me servira toute sa vie
dans la Rose, 10604
3
XVe s.
Encores estoyent-ils tous jeuns, et n'avoyent porté vin ne victuailles avecques eux
Jeun estomac ne se doit point partir
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 308, dans LACURNE
4
XVIe s.
Dormir à jeun en haut soleil, comme font les chiens
En plus grand dangier de mort est l'homme mordz [mordu] à jeun d'ung serpent jeun, que aprez avoir repeu, tant l'homme que le serpent
de François RABELAIS dans ib.

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. jejunus, qui est à jeun (voy. JEÛNE). Dans l'ancienne langue, jeün est un adjectif.