Définition de JA

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ja

DÉFINITIONS

1
Déjà.
Je l'ai jà dit d'autre façon
de Jean de LA FONTAINE dans Pâté.
2
Certes.
Quand Ribaut serait pendu, Ce ne serait jà grand dommage
de Vincent VOITURE dans Poésies, dans RICHELET
[Le loup] S'en allait l'emporter [le chien] ; le chien représenta Sa maigreur : jà ne plaise à votre seigneurie De me prendre en cet état-là
Je le crois ; mais d'en mettre jà Mon doigt au feu, ma foi je n'ose
de Jean de LA FONTAINE dans Nic.
Jà a vieilli dans les deux acceptions.

HISTORIQUE

1
XIe s.
E Deus ! dist Charles, jà nous sont il si loin
dans Ch. de Rol. CLXXIV
2
XIIe s.
Jà Harupe la gente.... Ne perdra à mon tems sa franchise et son nom
dans Saxons, XX
Jà Deu ne place [plaise] que cest peché fazon [fassions]
dans Ronc. 71
3
XIIIe s.
Chascuns se doit enforcier De Dieu servir, jà n'i soit li talens
de QUESNES dans Romanc. p. 96
Jà [elle] avoit en son cuer [coeur] le conseil [de] l'aversier [du diable]
dans Berte, X
De riens que commandez, ne serez jà desdite
dans ib. LIV
Si vous dirons des pelerins dont grant partie estoit jà venue en Venise
Sire, diz-je, les piez de ces vilains ne laverai-je jà
4
XVe s.
Ne plaise jà à Dieu que la roine d'Angleterre fasse ce, ni ait empensé de faire
5
XVIe s.
L'utilité la recommande tant [l'histoire], qu'il n'est jà besoing de luy chercher d'ailleurs authorité
de Jacques AMYOT dans Préf. IV, 28

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. jei, déjà ; provenç. ja ; espagn. ya ; portug. ja ; ital. già ; du lat. jam, qui est pour diam, diem, ce jour, par chute du d initial, comme dans Jovis, Janus, pour Diovis, Dianus.

Phonétiquement proche de JÀ