Définition de IVROGNE
Prononciation : i-vro-gn'
DÉFINITIONS
1
Qui a l'habitude de s'enivrer.Nature : S. m.
Un jeune médecin vit moins qu'un vieux ivrogne
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X
Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même ?... que j'endure éternellement tes insolences et tes débauches ?
L'ivrogne fournit quelques scènes à un farceur ; il n'entre qu'à peine dans le vrai comique
de Jean de LA BRUYÈRE dans I
Elle [Ninon] ne pouvait pas souffrir les ivrognes qui étaient encore un peu à la mode de son temps ; Chapelle, qui l'était, et qu'elle ne put corriger, fut exclu de sa maison, et devint son ennemi
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mél. litt. Sur Mlle de l'Enclos.
HISTORIQUE
1
XIIIe s.S'il n'estoit pas fox [fou] de nature ne yvrongnes
de Philippe de BEAUMANOIR dans XIX, 10
2
XIVe s.Lequel Jehan a tousjours esté homme de petit gouvernement, yvroin, rioteux et mesdisant
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ebriare.
3
XVe s.Femmes trouvay enmi ma voye, Dont l'une filloit sa coulongne, Et l'autre qui estoit yvrongne
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 110
Helas ! que fait un pauvre ivrongne ? Il se couche et n'occit personne
de BASSEL. dans XXXVIII
À bon ivrogne il ne faut jamais eau
dans Faifeu, p. 16, dans LACURNE
4
XVIe s.À la trogne conoyt-on l'ivrogne
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 199
Bon chantre, bon yvrogne
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib.
ÉTYMOLOGIE
1
Ivre ; bourguig. ivrongne. La finale ogne paraît être un péjoratif qui se trouve aussi dans charogne.