Définition de IVRAIE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : i-vrê

DÉFINITIONS

1
Plante annuelle, commune dans les champs cultivés, et de la famille des graminées (lolium temulentum, L.)
. Ce serait une expérience curieuse que d'élever une suite de générations d'ivraie dans une terre à froment, que l'on cultiverait chaque année avec soin ; on verrait si l'ivraie parviendrait par là à se rapprocher insensiblement du blé
de Charles BONNET dans Us. feuilles plantes, 4e mém.
Sémantique : Fig. Recueillir de l'ivraie, être mal payé de ses peines.
Quand je me suis tué à Paris pour composer des poëmes épiques, des tragédies et des histoires, je n'ai recueilli que de l'ivraie
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Clairaut, 19 août 1759
Sémantique : Fig.
Jeune homme, tu fus lâche, imbécile et méchant, Nous ne te plaindrons pas ; lorsque le soc tranchant A passé, donne-t-on une larme à l'ivraie ?
de Victor HUGO dans Chants du crépuscule, XII
Sémantique : Fig. L'ivraie et le bon grain, la mauvaise doctrine et la bonne, les bons et les méchants.
La sagesse de Dieu n'a permis le mélange de l'ivraie et du bon grain, des bons et des méchants dans l'Église, que pour ménager aux uns et aux autres des moyens de conversion, ou des occasions de mérite
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Mélange.
Un champ arrosé de son sang divin devrait-il encore produire l'ivraie avec le bon grain ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Mélange.
Arracher l'ivraie, extirper les mauvaises doctrines.
L'hypocrisie, dit ingénieusement saint Augustin, est cette ivraie de l'Évangile que l'on ne peut arracher sans déraciner en même temps le bon grain
de Louis BOURDALOUE dans 7e dim. après la Pentec. dominic. t. IU, p. 51
Les serviteurs du père de famille.... lui demandent qu'il leur permette d'aller arracher l'ivraie
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Mélange.
On ne doit pas arracher témérairement l'ivraie [c'est-à-dire il faut apporter de la mesure dans les réformes des abus]
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Consid. moeurs, ch. 2
Séparer l'ivraie d'avec le bon grain, c'est-à-dire séparer la mauvaise doctrine d'avec la bonne, ou les méchants d'avec les bons.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Yvroie, ab ebrietate, pour ce que le pain d'ivroie enivre
de ROBERT EST. dans Dict. fr.
Il [le zèle religieux] se change en haine et envie, et produict, au lieu du froment et du raisin, de l'yvroye et des orties, quand il est conduict d'une passion humaine
de Michel de MONTAIGNE dans I, 399

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. abriaga ; du lat. Ebriacus ( avec un a long), ivre, à cause de l'espèce d'ivresse que cause l'ivraie.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
IVRAIE. - HIST. Ajoutez :
2
Xe s.
Lolium herba messibus contraria, vulgo dicitur ivrea, niela
de BOUCHERIE dans Revue des langues romanes, t. VI, p. 458

Synonymes de IVRAIE

Termes proches de IVRAIE