Définition de IRE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : i-r'

DÉFINITIONS

1
Terme vieilli. Courroux, colère.
Un coeur où l'ire juste et la gloire commande
de François de MALHERBE dans II, 5
Je n'aperçois partout que de tristes présages, Qui de l'ire du ciel m'apportent les messages
... l'âme pécheresse Que tu rends toute vide à sa fragilité, Et que ton ire vengeresse Punit dès ici-bas par cette inanité
Quand quelque dieu, voyant ses bontés négligées, Nous fait sentir son ire, un autre n'y peut rien
de Jean de LA FONTAINE dans Fill. de Minée.
Ils ont amassé un trésor d'ire pour le jour terrible du jugement
de MAUCROIX dans Schisme, livre II, p. 274, dans RICHELET
Vous pouvez avec lui [orviétan] braver en assurance Tous les maux que sur nous l'ire du ciel répand
La punition exemplaire de ce prince [Henri II], qui seule put apaiser l'ire de Dieu
Il se dit quelquefois dans la poésie familière.
Le vieillard me paraît un peu sujet à l'ire ; Pour en venir à bout, il faudra batailler

REMARQUE

1
Ce mot vieilli est pourtant très bon, et Lamartine n'a pas hésité à s'en servir : L'ire du Seigneur, rude mais salutaire, Joc. IX, 305.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Ce dist Rolans : purquei me portez ire ?
dans Ch. de Rol. CXXIX
2
XIIe s.
Saisne [les Saxons] lui courent sus par vertu et par ire
dans Sax. X
Nostre seignur le rei en ire ne metez
dans Th. le mart. 39
Ainsi [l'amour] me fait vivre mesléement D'ire et de bien....
dans Couci, VIII
3
XIIIe s.
Dame, je lais ma fille dolente et pleine d'ire
dans Berte, XI
Oncques mès nus [nul] en tel martire Ne fu, ne n'ot ausinc [aussi] grant ire Cum il sembloit que ele eüst
dans la Rose, 304
4
XVe s.
Encourir l'yre de Dieu
de Philippe de COMMINES dans V, 9
5
XVIe s.
Il n'estoit pas seulement ainsi ferme et roide pour resister à faveur et à grace seulement, mais aussi à ire et à haine semblablement
de Jacques AMYOT dans Arist. 8
Pyrrhus passionné d'ire et de douleur.....
de Jacques AMYOT dans Pyrrhus, 70
Pyrrus convertissant grande partie de sa douleur en ire et courroux contre les ennemis....
de Jacques AMYOT dans ib. 71

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. espagn. portug. et ital. ira ; du lat. ira, colère.