Définition de INCOMMODER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : in-ko-mo-dé ; quelques personnes, obscurcissant beaucoup l'o, prononcent in-ke-mo-der ; c'est une ma

DÉFINITIONS

1
Causer de l'incommodité.
Et qu'un père incommode un homme de mon âge !
de Pierre CORNEILLE dans le Ment. IV, 1
On incommode souvent les autres, quand on croit ne les pouvoir jamais incommoder
de François, duc de LA ROCHEFOUCAULD dans Réfl. mor. n° 242
Elle n'entendra point de bruit.... eh ! bon Dieu, pourrait-on être incommodée d'un bruit qui fait espérer votre retour ?
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 26 avr. 1680
Votre faux raisonnement m'incommodait, et je me sens plus en état d'aller me coucher tranquillement
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans les Mondes, 2e soir.
Dans le travail des mines de charbon de terre, l'on est toujours plus ou moins incommodé par les eaux
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Min. t. II, p. 294
Le curé de Maisons, qui s'intéressait à ma santé et qui ne craignait point la petite vérole, demanda s'il pouvait me voir sans m'incommoder
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. Breteuil, janv. 1724
Nature : Absolument.
Je ne viens pas ici pour incommoder
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Pourc. I, 10
Trop de plaisir incommode
de Blaise PASCAL dans dans COUSIN
Un Dieu qu'on fait à sa mode, aussi patient, aussi insensible que nos passions le demandent, n'incommode pas
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Anne de Gonz.
Il se dit aussi des choses qui sont gênées.
Il faut couper ces arbres qui incommodent la vue du château
dans Dict. de l'Acad.
2
Mettre dans la gêne, dans l'embarras, relativement à la fortune.
Cela vous incommodera-t-il de me donner ce que je vous dis ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Bourg. gent. III, 4
Il y a loin de chez toi à ce faubourg ; tu auras besoin de voitures pour y venir, et ce serait une dépense qui t'incommoderait
de Pierre de MARIVAUX dans Pays. parv. part. 4e.
3
Rendre un peu malade. Le repas d'hier l'a incommodé.
Dans ce sens, on l'emploie souvent au passif.
M. le Prince a dit qu'il était incommodé
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 127
Le comte : Quand je dis le lit, monsieur, c'est la chambre que j'entends. - Bartholo : Ne fût-il qu'incommodé, marchez devant, je vous suis
de Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS dans Barb. de Sév. III, 2
4
S'incommoder, Nature : v. réfl. Se causer à soi-même de l'incommodité. Je ne puis vous céder ma chambre sans m'incommoder.
Le respect est [à l'égard des grands] : incommodez-vous ; cela est vain en apparence, mais très juste ; car c'est dire : je m'incommoderais bien, si vous en aviez besoin, puisque je le fais sans que cela vous serve
de Blaise PASCAL dans Pensées, V, 12, édit. LAHURE, 1860
Se causer de l'incommodité l'un à l'autre. Ils s'incommodaient réciproquement.
Se causer une gêne d'argent.
Pourvu qu'on pût rendre l'argent sans s'incommoder
de Blaise PASCAL dans Prov. VIII
Je suis témoin qu'elle s'est incommodée pour eux
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. en vers et en prose, 55
Si chacun faisait tout le bien qu'il peut faire sans s'incommoder
de Charles Pinot, sieur DUCLOS dans Consid. moeurs, ch. 16
Se rendre légèrement malade.
Il en aurait pu manger six [gâteaux] sans s'incommoder
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. II

HISTORIQUE

1
XVe s.
Les Anglois incommodoient fort les François sur mer
de Jean JUVÉNAL DES URSINS dans dans le Dict. de DOCHEZ.
2
XVIe s.
Mais si ainsi estoit.... falloyt-il que ce feust en incommodant à mon roy celluy par lequel tu estoys estably ?
de François RABELAIS dans Garg. I, 31

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. incommodare, de incommodus, incommode.

Synonymes de INCOMMODER

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