Définition de HÂTIF, IVE

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : hâ-tif, ti-v'

DÉFINITIONS

1
Qui devance le temps, en parlant de ce qui est susceptible d'accroissement. Croissance hâtive. Esprit hâtif.
La puberté est toujours plus hâtive chez les peuples policés
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
2
Qui est en avance. Fruit hâtif.
3
Qui produit avant le temps. Terrain hâtif.
Il y a des arbres hâtifs dans le jardin de notre Époux
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 1er serm. Assompt. 2
Un printemps doux et, par conséquent, une année hâtive, toujours favorable à la vigne et à la qualité de son fruit
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. XII, p. 133
Pois hâtifs, choux hâtifs, etc. terme de jardinage pour désigner les variétés qui produisent plus tôt que l'espèce.
4
Qui hâte (emploi rare).
Les fouets hâtifs sont déployés
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans dans le Dict. de BESCHERELLE.

SYNONYME

1
HÂTIF, PRÉCOCE. Ce qui est précoce est mûr avant le temps. Ce qui est hâtif marche vers la maturité avec plus de rapidité. La seule différence entre ces mots est que hâtif indique plus particulièrement le mouvement de développement ; précoce l'état de développement.

HISTORIQUE

1
XIe s.
De sa parole ne fut mie hastifs
dans Ch. de Rol. x
La bataille est mervelluse et hastive
dans ib. CXXIV
2
XIIe s.
Baron, dit li cuens Hues, ne soiez si hastif
dans Sax. XXIV
3
XIIIe s.
Ja di que cil est chetis Qui aimme, s'il n'est hastiex De joïr et volentiex
dans Anc. poésies fr. Vatic. f° 154, dans LACURNE
4
XIIIe s.
Juga par hastive sentence Apius que, sans atendence, Fust la pucele au serf rendue
dans la Rose, 5645
Li baillis qui est trop hastis de reprendre, ou qui se tourmente et courrouce de ce qu'il oit, n'a pooir de bien retenir ce qui est proposé devant li en jugement
de Philippe de BEAUMANOIR dans I, 5
Se le seignor n'a besoin hastif de chevaliers por afaire d'armes
dans Ass. de Jér. I, 260
5
XIVe s.
Doubtant qu'il ne les villenast et tuast, parce qu'il estoit homme moult perilleux et hastis
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans hastivia.
6
XVe s.
Tant fut ceste mutation hastive et soubdaine
de Philippe de COMMINES dans III, 6
Si ne vous vueillez troubler, gentil chevalier, du langage de la pucelle ; car coustumierement elles sont hastives de parler
dans Perceforest, t. V, f° 3
7
XVIe s.
Hatif [précoce]
de Jacques AMYOT dans Fab. 3

ÉTYMOLOGIE

1
Hâter ; Berry, hâti. Palsgrave remarque, p. 10, que le féminin, écrit hatifve, se prononçait hatife.

Termes proches de HÂTIF, IVE