Définition de FOURVOYER

DÉFINITIONS - REMARQUE - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : four-vo-ié ; plusieurs disent fourvoi-ié

DÉFINITIONS

1
Faire perdre le vrai chemin. Ce guide nous a fourvoyés.
Sémantique : Fig. Les mauvais exemples l'ont fourvoyé.
Sémantique : Fig. Mettre en défaut.
Je vais, d'un seul coup de baguette, endormir la vigilance, éveiller l'amour, égarer la jalousie, fourvoyer l'intrigue
2
Se fourvoyer, Nature : v. réfl. Perdre le vrai chemin.
Mais, étant le brouillas [brouillard] si épais, qu'il n'était pas possible ni à ceux qui portaient les enseignes de voir le chemin, ni aux soldats de voir les enseignes, ils ne faisaient que se fourvoyer, et, sans savoir où ils allaient, comme gens égarés de nuit, tournaient indifféremment partout où ils étaient appelés
de François de MALHERBE dans le XXXIIIe liv. de T. Live, chap. 7
Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde
Ce Dieu remplit ses fourneaux De deux sortes de carreaux : L'un jamais ne se fourvoie ; Et c'est celui que toujours L'Olympe en corps nous envoie
Sémantique : Terme de vénerie. S'écarter de la voie et courir un autre cerf que celui de la meute.
Avec ellipse du pronom personnel. Faire fourvoyer quelqu'un, être cause qu'il se fourvoie.
Sémantique : Fig. Plus on suit ses passions, plus on se fourvoie.
[Les dieux] ne se peuvent fourvoyer des choses qui sont parfaitement bonnes
de François de MALHERBE dans le Traité des bienf. de Sénèque, VI, 23
Sémantique : Particulièrement. Il se dit des méprises grossières. Cet auteur s'est grandement fourvoyé.

REMARQUE

1
Régnier l'a employé neutralement : Je ne m'émeus, non plus, quand leur discours fourvoye, Que d'un conte.... Sat. XV. Montaigne en usait ainsi, voy. l'historique.

SYNONYME

1
SE FOURVOYER, S'ÉGARER. Se fourvoyer c'est se tromper de chemin, en prendre un autre que celui que l'on avait dessein de suivre. S'égarer c'est ne plus reconnaître son chemin, être dans un chemin que non-seulement on ne voulait pas prendre, mais que l'on ne connaît pas et dont on ne sait se tirer. En se fourvoyant on peut s'égarer ou non ; mais toutes les fois que l'on s'égare, on s'est fourvoyé, F. GUIZOT.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Ke la sapience ne nos ellievet, ke li entendemenz ne forvoiet ki subtilment cuert [court]
dans Job, p. 443
De maltalent fu Geris erraigiés : S'il ne se venge, jà sera forvoiés
dans Raoul de C. 184
2
XIIIe s.
Par le païs molt [ils] se forvoient, Homes et femes mal menoient
dans Lai de Melion
Fantosme nous va fauvoyant, Dist li abes, seignor, sans faille, N'avoit ier ci vaillant maaille
de RUTEBEUF dans 324
Mais por ce que l'en voit que maint d'eulx [des frères mineurs] se forvoient, Les ont hui mains à cuer aucuns qu'il ne soloient, Et porroit encore estre que se fames n'estoient, Qu'il aroient soffrete, s'il ne s'umilioient
3
XIVe s.
Car quant un cuer s'est forvoyés, N'est pas de legier ravoiés
de BRUYANT dans dans Ménagier, t. II, p. 18
4
XVe s.
Il ne se fourvoie pas qui à bon hostel va
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 313
5
XVIe s.
Ces opinions ont ordinairement autant d'efficace les unes que les autres à faire fourvoyer les hommes de la droitte raison
de Jacques AMYOT dans Solon, 40
Par une follie de vaine ambition il s'estoit forvoyé et en avoit failly la droite voye
de Jacques AMYOT dans Démétr. 74
Quand l'oesophage est venu à la quatrieme vertebre du metaphrene, il se fourvoye vers le costé droit, pour donner lieu à la grande artere nommée aorta
de Ambroise PARÉ dans II, 20
Nos conseils fourvoyent, parce qu'ils n'ont pas d'adresse et de but
de Michel de MONTAIGNE dans II, 9
Encores les aveugles demandent un guide ; nous nous fourvoyons de nous mesmes
de Michel de MONTAIGNE dans III, 106

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, forvier ; provenç. forviar, forsviar ; du lat. foris, hors, et via, voie : aller hors de la voie.

Synonymes de FOURVOYER

Termes proches de FOURVOYER