Définition de FORFAIRE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : for-fê-r'

DÉFINITIONS

1
Nature : V. n. Faire quelque chose contre le devoir, contre l'honneur. Un juge ne doit pas forfaire.
Forfaire à l'honneur, commettre un acte qui déshonore.
Particulièrement, forfaire à son honneur, se dit d'une fille ou d'une femme qui se laisse séduire.
Je lui passerais mon épée au travers du corps, à elle et au galant, si elle avait forfait à son honneur
2
Nature : V. a. Perdre par un forfait.
Louis [de Bavière] prononce que le roi de France [Philippe de Valois] a forfait la protection de l'empire

HISTORIQUE

1
XIe s.
Forfait fust u duble [il serait condamné à une amende double] de ce que altre fust forfait
dans Lois de Guill. 2
La traïson [il] jurat, s'en est forfait
dans Ch. de Rol. XLV
Que que [quoique] Rolanz à Guenelon forfist
dans ib. CCLXXIX
2
XIIe s.
Nus cops de lance.... N'i forferra [n'entamera l'armure] vaillissant un boton
dans Ronc. p. 51
Car je forfis en bone intention
dans Couci, X
Et que cil nel conperent [payent] qui rien n'i unt mesfait, E portent la colée [le coup] de ce qu'autre a forfait
dans Th. le mart. 83
Pur ce esguard par raisun, e bien l'os afichier Que, se li clers forfait à perdre sun mestier, Face le sis prelaz en sa chartre lancier
dans ib. 31
3
XIIIe s.
Ensi conmença la guerre, et forfist qui forfaire pot par terre et par mer
Il forfont lour faces [ils altèrent leurs figures], qu'il apiergent as homes junant [afin de paraître jeûnant aux hommes]
Sunt en terre establi li juge, Por estre deffense et refuge à cel cui li monde forfet
dans la Rose, 5485
Qui art meson à essient, il doit estre pendus, et forfet tout le sien en la maniere que nous avons dit dessus
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXX, 9
4
XVe s.
Si leur [aux moines de Cîteaux] tourna à grand contraire, quoique le comte de Boukinghen fist faire un ban, que sur la terre nul ne forfesist à l'abbaye ni de feu ni d'autre chose
Celle garda tres mal son mariage [la première femme de Charles le Bel] et se forfit
L'autre raison si estoit que, s'il fut ainsi que li comte de Monfort y eust aucun droit, si l'avoit-il forfait par deux raisons
5
XVIe s.
Autant comme il se povoit faire, Sans la loy chretienne forfaire
de Clément MAROT dans IV, 196
Malheur sur moy si j'ay forfait ; et si j'ay justement fait, encore ne leveray je point la teste
Celle qui a forfait à son honneur et violé sa virginité, est enterrée toute vive
de Jacques AMYOT dans Numa, 18
Thessalus a deferé et defere Alcibiades d'avoir forfeit contre les desses Cerès et Proserpine
de Jacques AMYOT dans Alc. 41

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. forsfar, forfar, forfaire ; anc. ital. forfare ; du bas-latin forisfacere, mot à mot faire hors, agir en dehors de ce qui est permis, compromettre, offenser, nuire ; de foris, hors, et facere, faire.

Synonymes de FORFAIRE

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