Définition de FAUSSETÉ

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : fô-se-té

DÉFINITIONS

1
Qualité de ce qui est faux.
Et je connais peu de vrais biens Dont on puisse jamais attendre Le plaisir que me fit la fausseté des miens
de CHAULIEU dans à Mlle Delaunay.
Bientôt après on eut des lettres du consul, qui montrèrent la fausseté de ce bruit
La fausseté d'un acte est un crime plus grand que le simple mensonge ; elle désigne une imposture juridique, un larcin fait avec la plume
C'est ainsi que, pour expliquer la systole et la diastole du coeur, il [Descartes] imagina un mouvement et une conformation dans ce viscère, dont tous les anatomistes ont reconnu la fausseté
2
Chose fausse.
C'est à des faussetés sans besoin recourir
Je vous écrivis avant-hier, croyant que ce qui était répandu du retour du prince de Conti à Versailles fût une vérité ; mais j'ai su que j'ai mandé une fausseté, qui est la chose du monde que je hais le plus
Toutes les faussetés qu'on nous a débitées sur le gouvernement des Turcs, dont nous sommes si voisins, doivent bien redoubler notre défiance sur l'histoire ancienne
Ovide, ah ! qu'à mes yeux ton infortune est grande ! Non pour n'avoir pu faire aux tyrans irrités Agréer de tes vers les lâches faussetés....
de André CHÉNIER dans Ép. I
3
Duplicité, hypocrisie.
Ce matin encore, elle lui renouvelait en ma présence toutes ces protestations ; quelle fausseté !
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Théât. d'éduc. l'Intrigante, I, 5
4
Terme féodal. Fausseté de jugement, accusation que l'on portait contre le juge, d'avoir menti à sa foi.

SYNONYME

1
FAUSSETÉ, MENSONGE, ERREUR. Fausseté est le contraire de la vérité, ce n'est pas proprement le mensonge, dans lequel il entre toujours du dessein. Il y a beaucoup de faussetés dans les historiens, des erreurs chez les philosophes, des mensonges dans presque tous les écrits polémiques, et encore plus dans les satiriques. La fausseté est presque toujours encore plus qu'erreur. La fausseté tombe sur les faits, l'erreur sur les opinions.
C'est une erreur de croire que le soleil tourne autour de la terre ; c'est une fausseté d'avancer que Louis XIV dicta le testament de Charles II

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Vous dites faussetez
dans Ronc. p. 14
Je vous pardoin sans nule fauseté
dans ib. p. 192
2
XIIIe s.
Ge vodroie morir ainçois Qu'amors m'eüst de fausceté Ne de traïson areté [accusé]
dans la Rose, 3103
Mais faussetez, qui partout vole, Qui crestiens tient à escole
de RUTEBEUF dans 105
E despire [mépriser] la vanité Du mund, ki n'est fors fausseé
dans Édouard le Conf. v. 3385
N'est pas fauseté ne mensunge
dans Édouard le Conf. v. 3398
Cil qui fait aucune fauseté en amistié est deux tens pires que cil qui fause or ou argent
Jehan Bretel, vos faussetés vous fait çou [cela] dire, bien le sai
dans Bibl. des chartes, 4e série, t. v, p. 468
3
XIVe s.
Or disons après de ceulx qui monstrent verité et de ceulx qui dient ou monstrent falsité en conversation humaine
Il confessa la dite fausseté de rasure [rature]
4
XVIe s.
La falcité desquelles opinions....
de Ambroise PARÉ dans IX, Préf.

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, fâseté ; provenç. falsetat, falsedat ; espagn. falsedad ; portug. falsidade ; ital. falsità ; du latin falsitatem, de falsus, faux 1. Au XIVe siècle et au XVIe on refit le mot sur le latin, disant falsité qui n'est pas resté.

Synonymes de FAUSSETÉ

Termes proches de FAUSSETÉ