Définition de ESTAFIER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : è-sta-fié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des è-sta-fié-z armés

DÉFINITIONS

1
En Italie, domestique armé et portant manteau. Ce cardinal a tant d'estafiers.
2
En français, laquais de haute taille.
Ayant à ses étriers comme deux estafiers La Rancune d'un côté et L'Olive de l'autre
de Paul SCARRON dans Rom. com. II, 7
Maint estafier accourt : on vous happe notre homme, On vous l'échine, on vous l'assomme
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. XII, 22
Il [un grand] s'enivre de meilleur vin que l'homme du peuple : seule différence que la crapule laisse entre les conditions les plus disproportionnées, entre le seigneur et l'estafier
de Jean de LA BRUYÈRE dans IX.
Je lui réponds bien que je ne ferai pas longtemps le personnage d'estafier auprès de sa personne
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 4
Il y avait derrière elle deux suivantes et un estafier qui me confirmait dans l'opinion que j'avais qu'elle ne pouvait être qu'une dame de condition
de Alain René LESAGE dans Guzm. d'Alf. VI, 3
Aujourd'hui, peu usité en ce sens, et d'ailleurs pris en mauvaise part.
3
Souteneur de mauvais lieux.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Les estaffiers qui font marcher ces miserables [captifs] sont Cachat, la Bastide, etc.
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Faen. IV, 18
Tuants tout ce qui le suivoit, sans espargner les staffiers, que l'on appelle en nostre langue lacquets [il s'agit d'Espagnols]
de Vincent CARLOIX dans v, 12
Estafier de St Martin [le diable]
de Antoine OUDIN dans Dict.

ÉTYMOLOGIE

1
Ital. staffiere, de staffa, étrier (voy. ESTAFETTE). D'estafier on avait tiré estafe qui signifiait un coup donné par un estafier, et un droit payé à un estafier ; c'est peut-être de là que estafier a pris le sens de souteneur de filles.

Synonymes de ESTAFIER

Termes proches de ESTAFIER