Définition de ENHARDIR

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : an-har-dir

DÉFINITIONS

1
Donner de la hardiesse, faire oser. Ce bon succès l'a enhardi.
Ce discours favorable enhardira mes feux
de Pierre CORNEILLE dans Illus. com. II, 6
J'ai besoin de vous voir enhardir un amant
J'y cours de ce pas même, et vous m'enhardissez
Républicains ingrats qu'enhardit ma clémence
Allons parler au peuple, enhardir les timides
Quelque espoir cependant vient encor m'enhardir
Votre longue indulgence A de nos chevaliers enhardi la licence
Nature : Absolument.
Loin de faire valoir ses soins et ses peines, il en parlait avec une modestie qui enhardissait à le récompenser mal
Faire enhardir quelqu'un par, lui faire inspirer de la hardiesse.
Voyez-vous comme Othon saurait encor se taire, Si je ne l'avais fait enhardir par mon frère ?
2
S'enhardir, Nature : v. réfl. Devenir hardi, oser.
Je ne l'ai pas traduit si fidèlement, que je ne me sois enhardi plus d'une fois à étendre ou resserrer ses pensées
de Pierre CORNEILLE dans Poëme sur les vict. du roi, au lecteur.
Thésée applaudi à l'infidélité par là s'est enhardi
Le zèle s'enhardit, l'amour devient furie

REMARQUE

1
1. On dit le plus ordinairement enhardir à avec un verbe à l'infinitif ; mais on trouve aussi enhardir de, qui est ancien, et n'a rien d'incorrect.
2
2. Vaugelas a dit : " Enhardir est un mot usité de beaucoup, non pas certes des bons auteurs, ni de ceux qui font profession de la pureté de la langue. Il est vrai que nouvellement un de nos écrivains a pris la hardiesse, ou, pour parler comme lui, s'est enhardi d'en user ; mais il ne faut pas l'imiter. " Ainsi qu'on le voit, Corneille était de ceux qui usaient de ce mot, lequel, heureusement, l'a emporté.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
E si lor recorda les batailles que il avoit jà faites, e ensi lor cuers enhardi
dans Machab. II, 15
Del saint encens porter el temple s'enhardi, Deus s'en ert [était] cureciez, de liepre le feri
dans Th. le mart. 74
2
XIIIe s.
[La dame] Douce doit estre et debonere, Tant que cil soit si enhardis Qu'il soit de li amer espris
dans Lai du conseil
3
XIVe s.
Mais garde bien, surtout ne t'enhardi à faire chose où il ait villenie
de MACHAUT dans p. 5
Mes par bone esperance d'y aler s'enardit
dans Girart de Ross. v. 5750
L'esprevier se resjoïst et enhardist quant il est tousjours au dessus
dans Ménagier, III, 2
4
XVe s.
....Qui s'enhardissoient d'entreprendre
de Philippe de COMMINES dans III, 12
5
XVIe s.
Le seigneur de Monique, qui estoit en la meslée, enhardioit ses gens, en donnant à tour de bras
de JEAN D'AUTON dans Annales de Louis XII, 1506-1507, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
En 1, et hardi ; provenç. enhardir.

Synonymes de ENHARDIR

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