Définition de EMM?LEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : mâ-ll', ll mouillées, et non mâ-ye

DÉFINITIONS

1
Petite monnaie de cuivre qui n'est plus en usage, mais qui valait la moitié d'un denier, et était de la sorte synonyme d'obole. Il n'a ni denier ni maille. Cela ne vaut pas la maille. Je n'en rabattrai pas la maille, une maille.
Suffit d'être enrôlé dans la gentilhommaille Pour être convaincu de n'avoir pas de maille
de BOURS. dans Mots à la mode, sc. 12
Montre-leur comme il faut.... Ne laisser de sa bourse échapper une maille
dans Chapelain décoiffé, 1, dans les Oeuvres de Boileau
Sémantique : Fig. N'avoir ni sou ni maille, être très pauvre.
Faire la maille bonne, garantir que le compte est juste, à une maille près.
À sou, maille et denier, c'est-à-dire très exactement, en parlant d'un compte. Je sais à sou, maille et denier, ce que lui a coûté sa maison.
Sémantique : Fig. Avoir maille à partir avec quelqu'un, avoir un différend comme si l'on avait une maille à partager.
Toujours de son devoir je tâche à l'avertir, Et l'on nous voit sans cesse avoir maille à partir
Je vaux aujourd'hui plus de sous qu'hier je ne valais de mailles, c'est-à-dire je suis aujourd'hui mieux portant, plus dispos, plus fort. On dit qu'une chose vaut mieux écu qu'elle ne valait maille, quand on l'a beaucoup améliorée.
2
Rien, pas, point, avec la négation ne.
De nouveauté dans mon fait il n'est maille
de Jean de LA FONTAINE dans Juge.
Vous faites des merveilles, vous êtes aimée de tout le monde, et il me semble que je vous vois valoir mieux ; c'est que vous ne valiez maille derrière moi, comme dit M. de la Rochefoucault
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 7 juin 1671, à Mme de Grignan.
3
Les Lorrains avaient une monnaie d'or, qui se nommait maille de Lorraine.
4
Sémantique : Terme d'orfévrerie. Petit poids qui est la quatrième partie d'une once.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Mais il ne porta là ne maille ne denier
dans Th. le mart. 117
2
XIIIe s.
Avons baillé la maaille de la dite prevosté pour LXX livres l'an
Ne ne cuide que riens lui faille, Tout n'ait il vaillant une maille
dans la Rose, 5012
Nus [nul] qui vende oes [oeufs] ne fromages ne doit avoir oes cassés, ne por denier ne por maaille
dans Liv. des mét. 37
3
XIVe s.
Argent tant en or qu'en argent, blanches maalles et noires
Sangbieu ! je ne vous crains maille
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Archer de Bagn.
Les especes d'or qui s'en suivent, c'est assavoir les mailles au traict, mailles au chat, mailles au chien, et les mailles de Liege aux armes de Bourbon
dans Ordonn. 5 oct. 1485
4
XVIe s.
Maintenant de toutes ces aumosnes il n'en vient une seule maille aux pauvres
Encore suis-je tenu de faire la maille bonne de ma parole
de Michel de MONTAIGNE dans III, 252

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, mâie, mauie, nauie ; nam. maie, mauie, nauie ; anc. esp. meaja ; anc. port. mealha. On a fait venir ce mot de maille 1, parce que cette petite monnaie n'était pas plus grande que la maille d'un filet ; mais l'orthographe maaille, et les formes meaja, mealha conduisent à un mot plus étendu que macula, qui n'a donné que maille ; ils conduisent au bas-latin medala, medalia (voy. MÉDAILLE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Maille blanche, nom vulgaire de la monnaie de huit deniers tournois frappée par Philippe VI et par Jean II.
Maille tierce, nom vulgaire de la pièce de quatre deniers tournois sous Philippe le Bel.