Définition de D?VERGONDEMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : cha-loir

DÉFINITIONS

1
Être d'importance, causer du souci. Il ne me chaut de cela.
Il ne vous en chaut, n'est-ce pas ? Que tout s'y pervertisse, il ne m'en chaut d'un double
Or il ne me chaudrait .... Qu'ils fissent à leurs frais messieurs les intendants
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans ib. X
Il ne vous doit chaloir ni de qui, ni combien
J'en suis d'avis, non pourtant qu'il m'en chaille
de Jean de LA FONTAINE dans Gageure.
Car quant à moi, du plaisir ne me chaut, à moins qu'il soit mêlé d'un peu de peine
de Jean de LA FONTAINE dans ib.
Allez, il ne m'en chaut
Soit de bond soit de volée, que nous en chaut-il, pourvu que nous prenions la ville de gloire [le paradis] ?
Régnier a fait de chaloir un verbe réfléchi : Je ne me veux chaloir du lieu, grand ou petit, Ép. II.

HISTORIQUE

1
Xe s.
Dont [ce dont] lei [à elle] nonque chielt
dans Eulalie
2
XIe s.
Ne lui chalt, sire, de quel mort nous mourions
dans Ch. de Rol. X
De ce cui calt ?
dans ib. CVIII
3
XIIe s.
Beaux sire Guenes, ne vous chaut esmaier
dans Roncisv. 185
E bien as hui mustred que rien ne te chalt de tes cunestables ne de tes hommes
dans Rois, 191
4
XIIIe s.
Il ne chaloit, à ceus qui l'ost voloient depecier, del meilleur ne del peieur, mais que li ost se departist
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans LXXXIX.
Et sachiés que il i avoit assés de ciaus [ceux] qui bien vousissent que li corans [le courant] enmenast les vaissiaus contreval le bras ou li vens, ne leur chausist comment l'aventure avenist
Moi ne chaut qu'on en fasse, mais qu'elle soit tuée
dans Berte, XVI
Mal fustes conseillée, tant vous en a chalu
dans ib. LI
Ou se d'espargnier ne li chaut, Ains viengnent li froit et li chaut....
dans la Rose, 5033
Més de povreté ne vous chaille, Fors de penser, comment qu'il aille, Comment la porrés eschever
dans ib. 809
Ne lor chaut gueres qui le sache
dans ib. 7785
Car il ne pot caloir li quix [le quel] perde
de Philippe de BEAUMANOIR dans LXIII, 8
Li cuers avariscieus acquiert ne li caut comment, et ne pot estre assasiés d'avoir
de Philippe de BEAUMANOIR dans LXIII, 21
5
XIVe s.
Et ceulz qui ont receu le bien, il ne leur chaut, se il ne rendent graces ou retribucion
6
XVe s.
Il ne peut chaloir, dit le duc d'Anjou ; j'ai dit et juré que jamais ne partirai de ci ; si aurai le chastel à ma volonté
Et du faict du roy d'Angleterre ne leur challoit, au demourant, comment il en allast
de Philippe de COMMINES dans IV, 7
7
XVIe s.
C'estoient païens, auxquels il chaloit autant de J. C. que de celui qui n'avoit jamais esté
Prenons le cas, quant à eux, qu'il ne leur en chaille
de Jean CALVIN dans ib. 226
Ils seront si empeschés à leur profit particulier, qu'il ne leur chaudra guere de leur office
de Jean CALVIN dans ib. 272
Que chault-il quand ce soit ?
de Michel de MONTAIGNE dans I, 83
Que vous chault-il de l'avoir perdue ?
de Michel de MONTAIGNE dans I, 85
Il ne peut chaloir de quelle religion soit mon medecin
de Michel de MONTAIGNE dans I, 218
Pourveu qu'il soit gentil compagnon, la guerre qui confond toutes choses, fait qu'il ne peut chaloir de quelque lieu il soit
de Jacques AMYOT dans Fab. 43
Il estoit si deshonté, qu'il ne luy chaloit d'estre vituperé
de Jacques AMYOT dans Alc. 20
S'ainsin estoit, toute peine fatale Me seroit douce, et ne me chaudroit pas
de Pierre de RONSARD dans 25
... Ne luy chalut de mon corps perissant
de ID. dans 182
.... Mais peu se chaillant d'eux
de Pierre de RONSARD dans 746

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et anc. espagn. caler ; ital. calere ; du latin calere, proprement être chaud (voy. CHALEUR), et de là désirer.

Synonymes de CHALOIR

Termes proches de CHALOIR