Définition de D?TRAQUER
Prononciation : èk-sté-nu-é
DÉFINITIONS
1
Rendre ténu et faible.Elle était exténuée par une longue abstinence
de ST-ÉVREM. dans Matrone d'Éphèse.
2
Sémantique : Fig. Amoindrir beaucoup.Pour plaire, il [le poëte] a besoin quelquefois de rehausser l'éclat des belles actions, et d'exténuer l'horreur des funestes
de Pierre CORNEILLE dans 2e disc.
À Dieu ne plaise que j'exténue les bienfaits de milord
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Hél. II, 5
La réflexion que je fais ici peut exténuer mes torts dans leurs effets, mais c'est en les aggravant dans leur source
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Confess. X
Le bon milord, embarrassé d'une pareille commission, et ne sachant comment s'en acquitter honnêtement, tâcha d'en exténuer l'insulte en transformant cet argent en nature de provision
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans ib. XI
Nature : Absolument.
Cette partie a besoin de la rhétorique pour peindre les passions et les troubles de l'esprit, pour consulter, délibérer, exagérer ou exténuer
de Pierre CORNEILLE dans 2e disc.
3
S'exténuer, Nature : v. réfl. Se faire petit, ténu.Qu'est-ce qu'une voix ? un souffle qui se perd en l'air ; je suis une voix, un cri, si vous le voulez ; saint Jean s'exténue jusque-là
Diminuer, devenir moindre.
Votre ardeur, à force d'éclater, S'exhale, se dissipe, ou du moins s'exténue
de Pierre CORNEILLE dans Agésil. IV, 3
S'épuiser, user ses forces. Il s'exténue à force de veilles.
Mercenaires qui s'exténuent dans la triste recherche de tous les fatras théologiques
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Phil. III, 297
Votre esprit s'exténue à se forger les traits d'une femme inconnue
de Alexis PIRON dans Métrom. II, 11
SYNONYME
1
ATTÉNUER UNE FAUTE, EXTÉNUER UNE FAUTE. La nuance est très peu marquée, puisque ces deux verbes ne diffèrent que par le préfixe (ex-, ad-) ; pourtant on voit que atténuer signifie seulement amoindrir, et exténuer, amoindrir beaucoup. Du reste, en ce sens, atténuer tend, dans le langage actuel, à se substituer partout à exténuer.HISTORIQUE
1
XVIe s.L'oeil abaissé sur face extenuée
de Clément MAROT dans VI, 246
....Quand ils osent tellement extenuer la transgression de la loy ...
de Jean CALVIN dans Instit. 317
Homme de bonnes lettres, mais tout extenué, partie de sa naturelle complezion, et partie de l'etude
de Bonaventure DESPÉRIERS dans Contes, XLIX.
ÉTYMOLOGIE
1
Provenç. et espagn. extenuar ; ital. estenuare ; du lat. extenuare, de ex, et tenuis, petit, ténu (voy. ce mot).