Définition de D?RISEUR

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : dé-zêr, dé-zèr-t'

DÉFINITIONS

1
Qui est sauvage et sans habitants. Une campagne déserte. île déserte.
C'est un instinct commun à tous les êtres sensibles et souffrants de se réfugier dans les lieux les plus sauvages et les plus déserts
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Paul et Virg.
L'île était déserte, lorsque les Français y abordèrent en 1720 et changèrent son nom de Maurice en celui d'île de France qu'elle porte encore
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans Hist. phil. IV, 20
Une contrée déserte et inhabitée est la seule qu'on puisse s'approprier
de Guillaume Thomas, abbé RAYNAL dans ib. VIII, 1
Tantôt sur les sommets de ces roches antiques, Tantôt aux bords déserts des lacs mélancoliques
de Alphonse de LAMARTINE dans Méd. I, 5
Dans des sables brûlants, sur des rochers déserts
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fanat. II, 4
Vide, dépeuplé.
Chiens, chasseurs, villageois s'assemblent pour sa perte.... C'est par là que de loups l'Angleterre est déserte
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. X, 6
2
Sémantique : Par exagération, très peu fréquenté. Rue déserte. Quartier désert.
Ces portiques, ces lieux que vous voyez déserts, De nombreux citoyens seront bientôt couverts
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Tancr. III, 3
Enfants infortunés d'une ville déserte....
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Triumv. III, 1
Sémantique : Fig. Où n'est plus la personne, la chose qui faisait le charme du lieu.
Dans l'Orient désert quel devint mon ennui !
de Jean RACINE dans Bérén. I, 4
3
Sémantique : Terme d'ancienne pratique. Un appel était désert, quand celui qui l'avait interjeté ne l'avait pas relevé par lettres dans les trois mois.

SYNONYME

1
DÉSERT, INHABITÉ. Le lieu inhabité est celui qui est sans habitants, sans habitations. Un lieu désert non-seulement est inhabité, mais encore offre à l'esprit quelque chose de sauvage, de reculé loin de toute culture et même de toute civilisation.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Puis [depuis] icel jour en fut cent ans deserte
dans Ch. de Rol. LII
De tels barons come ore [la France] maint [demeure] deserte !
dans ib. CXXVI
2
XIIe s.
François mourront, desert iert [sera] li païs
dans Ronc. p. 42
3
XIIIe s.
Ele ert [était] en la forest toute la plus deserte
dans Berte, XXX
4
XIVe s.
....La vertu moienne.... est innomée aussi comme se elle fust deserte
de Nicolas ORESME dans Eth. 127
5
XVe s.
Il n'y auroit jamais nul recouvrer que nous et nos hoirs ne feussions destruits, et toute l'Angleterre deserte et en ruine
de Jean FROISSART dans II, II, 111
6
XVIe s.
Craignant de voir habiter en sa cité un desert [homme sans ressources] necessiteux et indigent, sans heritage ne maison
de Jacques AMYOT dans Arist. et Caton comp. 5
Lors il se trouvoit [Aratus] pauvre, desert et affligé, et en grand danger de sa propre personne
de Jacques AMYOT dans Arat. 51

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. dézar ; provenç. et catal. desert ; espagn. desierto ; ital. deserto ; du latin desertus, de deserere, abandonner. Dans l'ancienne langue, désert avait sa signification complète et s'appliquait aux personnes dans le sens d'abandonné, de privé de.

Termes proches de DÉSERT, ERTE