Définition de D?NI

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : é-tin-sè-l'

DÉFINITIONS

1
Parcelle en ignition et lumineuse qui se détache d'un corps qui brûle ou d'un corps qu'on a choqué. Faire jaillir une étincelle, des étincelles.
Comme un feu mal éteint qui sort de temps en temps de dessous la cendre et qui repousse de vives étincelles
Comme une vieille forêt qu'une étincelle de feu a embrasée
Sémantique : Fig. L'étincelle divine qui anime l'homme, l'âme, l'intelligence.
2
Sémantique : Fig. Ce qui est comparé à une étincelle qui met le feu.
Et des embrasements d'une guerre immortelle Étouffer sous vos pieds la première étincelle
Cet amour, dites-vous, qui vous toucha pour elle Fut d'un feu passager la légère étincelle
La querelle des sacrements refusés aux jansénistes a été la première étincelle de l'embrasement
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Destruction des jés. Oeuvres, t. v, p. 73, dans POUGENS.
3
Ce qui est comparé à une étincelle qui jette une courte et vive lumière.
C'était un grand butin, s'il fût resté aux vaincus une étincelle de courage
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. IX, 10, dans RICHELET
Le cardinal Richelieu avait de la naissance ; sa jeunesse jeta des étincelles de son mérite
Avant que d'avoir la moindre étincelle de l'amour de Dieu
Il faudrait que j'eusse quelque étincelle de ce zèle de saint Bernard
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Bernard, 1
Dieu avait répandu quelques étincelles de cette lumière dans les Écritures
Ces étincelles de poésies parurent principalement dans les deux extrémités du royaume, en Provence et en Picardie
de Bernard le Bouyer de FONTENELLE dans Hist. Théât. fr. Oeuvres, t. v, p. 11, dans POUGENS.
Deux ou trois étincelles de raison ne pouvaient pas éclairer le monde au milieu des torches ardentes et des bûchers que le fanatisme alluma pendant tant d'années
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Voyage de la raison.
Vous ranimez en moi ces vives étincelles Des vertus dont brillaient vos âmes immortelles
J'avais de quelque espoir une faible étincelle
Ce n'est pas qu'il n'y ait des étincelles de génie dans Calderon
4
Sémantique : Terme de physique. Étincelle électrique, trait de lumière et de feu qui part soudain d'un corps électrisé, quand un autre s'en approche.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Son douz regart, qui vient d'une estencelle Mon cuer en moi ferir
dans Couci, XVIII
E li parent vienent à mei et demandent mun fiz, qu'il l'ocient pur sun frere qu'il ad mort ; e volent esteindre la stencele qui remese m'est, que remembrance ne seit de mun marid
dans Rois, p. 168
Toute ma terre iert mise en estencele [sera brûlée]
dans Raoul de C. 41
2
XIIIe s.
El limon ot assez de belles Florettes d'or et estincelles [paillettes]
dans Athis, dans DU CANGE, scintilla
3
XVIe s.
Ces oeuvres-là il reputa fient [fumier], Qui luy sembloyent auparavant si belles, Mais ce n'estoient que vaines estincelles
de Clément MAROT dans I, 78
Petite estincelle luit en tenebres
de GÉNIN dans Récréat. t. II, p. 247
Quant meurt l'estincelle, elle luit tant plus clere
de GÉNIN dans ib. p. 248

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. scintilla, cintilla ; espagn. centella ; ital. scintilla ; du latin scintilla. Le français estincelle est, par métathèse, pour escintele. Le XVIe siècle reprenait parfois la forme latine et disait scintille.

Synonymes de ÉTINCELLE

Termes proches de ÉTINCELLE