Définition de D?CRUSER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ti-zon

DÉFINITIONS

1
Reste d'une bûche, d'un morceau de bois dont une partie a été consumée.
Je trouve des tisons du feu de la Saint-Jean
J'agace mes tisons ; mon adroit artifice Reconstruit de mon feu le savant édifice
Faisons, comme un tison qu'on heurte au dur chenet, Étinceler la vie
Sémantique : Familièrement, on dit que les tisons se baisent, quand ils sont à peine rapprochés et font un maigre feu.
Nous ne retrouvions au logis que le feu de quelques tisons qui se baisaient sous la marmite, et auxquels à peine tour à tour nous était-il permis de dégeler nos doigts
Sémantique : Familièrement. Garder les tisons, être toujours sur les tisons, avoir toujours le nez sur les tisons, se tenir constamment près du feu.
Sémantique : Fig. et familièrement. Cracher sur les tisons, se dit des gens âgés qui ne quittent pas le coin du feu.
Sémantique : Fig. Les tisons, le foyer, le logis.
On ne peut s'amuser à rien ; quand on est loin de ses tisons, il faut courir
Sémantique : Fig. Prendre le tison par où il brûle, commencer une affaire autrement qu'il ne faut.
Sémantique : Terme de mythologie. Tison de Méléagre, tison auquel était attachée la vie de ce héros ; les Parques entrèrent dans la chambre d'Althaea, sa mère, et lui dirent que son fils vivrait jusqu'à ce que le tison qui était au feu fût consumé ; Méléagre ayant tué les frères d'Althaea à cause des querelles suscitées par les dépouilles du sanglier de Calydon, celle-ci conçut un tel courroux qu'elle jeta au feu le tison fatal ; et Méléagre mourut.
2
Sémantique : Fig. Ce qui allume, enflamme, comme fait un tison.
Oui, je suis votre honte et le fatal tison Qui remplira de feu toute votre maison
de DESMARETS dans Visionnaires, IV, 6
Le voilà, le beau fils, le mignon de couchette, Le malheureux tison de ta flamme secrète
Tison de la discorde, personne qui porte le trouble, la dissension, la sédition (la Discorde est représentée un tison allumé à la main).
Tison de la discorde et fatale furie, Que le démon de Rome a formée et nourrie
Tison de discorde, se dit aussi d'une chose qui est une matière de discorde, un sujet de dissensions.
L'indigence, qui est le tison de la discorde
de COMTE DE CAYLUS dans Acad. de ces dames, Oeuv. t. XII, p. 95
Sémantique : Fig. Un tison d'enfer, personne perverse, digne de brûler en enfer.
Adieu, tison d'enfer, fesse-mathieu femelle
Les jésuites aussi criaient contre Pascal, et l'eussent appelé pamphlétaire ; mais le mot n'existait pas encore ; ils l'appelaient tison d'enfer, la même chose en style cagot

HISTORIQUE

1
XIIe s.
De trois tisons [morceaux de bois] est faite ceste sente, por ceu ke li piet de ceos [ceux] ki à lei se vorront apoier, ne puist glacier [glisser] en la voie
de ST BERN. dans 568
2
XIIIe s.
Lors les ont mises sor la brese Qui des tisons lor fu remese
dans Ren. 928
Toutevoiz trouva l'en par len quatre plungeurs, que, au froter que nostre nef avoit fait au sablon, en avoit bien osté quatre taises [toises] du tyson [quille] sur quoy la neî estoit fondée
Quar on puet [peut] de legier esprendre Sans painne et sans aatisson Un auques enarse tisson [un tison déjà un peu brûlé]
de MOUSKES dans ms. p. 149, dans LACURNE
3
XVe s.
Assez esteint est en moy le tison De sot desir....
de Charles D'ORLÉANS dans Ball. 121
Sur le Noël morte saison.... Et qu'on se tient en sa maison Pour le frimas, près du tison
4
XVIe s.
Chascun buschet fait son tison
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 267
Tison brusle tison
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 426
Vieilles amours et vieux tisons s'allument en toutes saisons
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans ib. p. 434
Le tison qui l'esveille et l'embrase et la tue Lui faict pour le plaisir mespriser bruit et reve

ÉTYMOLOGIE

1
Prov. tizo, tuzo ; cat. tio ; esp. tizon : portug. tiçâo ; ital. tizzo, tizzone ; du lat. titionem.

Synonymes de TISON

Termes proches de TISON