Définition de D?CLASSER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : dé-bi-l'

DÉFINITIONS

1
Qui manque de force, au physique et au moral.
Ô débile raison, où est ores ta bride ? Où ce flambeau qui sert aux personnes de guide ?
Contre ce double effort débile est ma vertu
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Dial.
Débile et mal remis encor de la faiblesse Où ma perte de sang et ma chute me laisse
Ses attraits, son esprit, sa politique habile, Du prince ont subjugué la volonté débile
Vil esclave de femme, esprit lâche et débile
Débile secours
Son coup [de la tentation] est pour les uns rude, ferme, pressant, Pour les autres débile et mol et languissant
Son courage sans force est un débile appui
Sire, ne donnez rien à mes débiles ans
de Pierre CORNEILLE dans ib. V, 3
Débile vaillance
Je vous remets, mon fils, ces honneurs souverains Que la vieillesse arrache à mes débiles mains
Dans mon âge débile Les dieux ne m'ont donné qu'un courage inutile
Débile audace
Aucun ne se présente à ma débile vue
C'est pour vous-même ici que ma débile voix Vous implore aujourd'hui pour la première fois
Il fait bâtir une maison de pierre de taille.... dont il assure en toussant et avec une voix faible et débile qu'on ne verra jamais la fin
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
Le débile et dernier effort qu'il [Voltaire] faisait pour lui plaire [au public] , Irène, fut applaudie comme l'avait été Zaïre
Sois heureux, et surtout aime un ami qui t'aime ; Ris de son coeur débile aux désirs condamné, De l'étude aux amours sans cesse promené
Son bras maigre cherchait le mien, Et mon verre, en touchant le sien, Se brisa dans ma main débile
de Alfred DE MUSSET dans Poésies nouv. Nuit de déc.
Sémantique : Terme de botanique. Dont la tige est trop grêle, trop faible pour se soutenir seule et sans appui.

HISTORIQUE

1
XVe s.
Nostre miserable chair est toute malade et toute paresseuse et somnolente et debile à te prier
de GERSON dans dans le Dict. de DOCHEZ.
2
XVIe s.
D'autant que tu es plus debile en toy, Dieu te reçoit tant mieux
Dieu aide et subvient à notre volonté debile
de Jean CALVIN dans ib. 213
Les flancs des bastions se peuvent emboucher ou briser, quand les espaules sont debiles
Quoyqu'il fust de nature debile, et de petite et foible complexion, si ne laissa il pas pourtant d'estre vaillant homme
de Jacques AMYOT dans Caton, 42
Et si avoit d'avantage la voix foible et debile
de Jacques AMYOT dans Démosth. 9
Il y en a qui prennent la difference des fievres, de l'intension de leur chaleur, appellant les unes bruslantes, et les autres tiedes et debiles
de Ambroise PARÉ dans XX, 6
Leurs femelles [des alcyons] ne recognoissent autre masle que le leur propre.... s'il vient à estre debile et cassé, elles le chargent sur leurs espaules, le portent partout, et le servent jusques à la mort
de Michel de MONTAIGNE dans II, 197

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. débille, ll mouillées ; du latin debilis, faible.
Débile a été refait postérieurement sur le latin ; debilis ayant l'accent sur de, la forme ancienne serait dieble ou deble, comme fieble, feble (faible), de flebilis ; et en effet le mot se trouve, mais en composition avec la préposition en : [Ceux].... ki feble Sunt par lur veillesce e endeble
de MARIE dans Purgatoire, 391

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
DÉBILE. Ajoutez :
2
Sémantique : Par extension. Dessin débile, dessin qui manque de vigueur. Celui qui l'a fait [un tableau] ne colore pas mal ; le dessin en est fort débile, Lettre de Mignard, dans Revue des documents historiques, 3e année, n° 25, avril 1875, p. 2.

Synonymes de DÉBILE

Termes proches de DÉBILE