Définition de D?BUT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-sèr-vir

DÉFINITIONS

1
Réduire à l'état d'esclavage ou de simple dépendance.
César asservit son pays.... Mon père asservit le Jourdain
Nature : Absolument.
Insensé qui croit asservir et se dispenser d'obéir !
2
Sémantique : Par analogie.
Cet hymen m'asservit et le fils et la mère
3
Sémantique : Fig. Ses vertus ont asservi tous les coeurs.
Ma frugalité Asservit la nature à mon austérité
Indigne d'asservir le coeur d'un honnête homme
Et j'ai bien fait aussi d'asservir ma raison En si belle prison
de François de MALHERBE dans V, 4
4
S'asservir, Nature : v. réfl. Se soumettre. Il ne s'asservit à aucune règle. Il s'asservissait aux volontés de sa femme.
Donnant ma liberté, je me suis asservi

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Tous li moins courrouciez s'estoit bien aatis Qu'ains i lairroit la teste que il fust aservis
dans Sax. XXVI
2
XIIIe s.
Depuis en fu la ville assez plus asservie
dans Berte, LX
As-tu or bon seignor servi, Qui si t'a pris et asservi Et te tormente sans sejor ?
dans la Rose, 4252
Donc avés-vous outréement La mort d'enfer bien deservie, Qui tel gent avés aservie
dans ib. 12530
Tout me voil [je me veux] à vous asservir, Pour vous honorer et servir
dans ib. 14985
Les seignors qui auroient un tel don fait, auroient aservi trop malement tote lor seignorie
dans Ass. de Jér. I, 272
Il loist bien à afranquir ses enfans, et non à aservir
de Philippe de BEAUMANOIR dans XLV, 21
Onques nul jor Dieu ne servi, Ainçois ai le cors asservi à pechier, por l'ame confondre
de RUTEBEUF dans II, 113
Trop par ainme [aime] son aise qui lait [laisse] l'arme [âme] aservir, Qu'en enfer sera serve par son fol messervir
de RUTEBEUF dans ib. 139
3
XVe s.
Dix et set ans ay au Satan servi, Au monde aussi et à la char pourrie, Oublié Dieu, et mon corps asservi à celle court de tout vice nourrie
de Eustache DESCHAMPS dans De l'intér. des cours.
[Le prince doit] requerir crueusement Son ennemi, et mener doucement Ses vrais subgiez, sans asservir nulli
de Eustache DESCHAMPS dans Des vertus accessoïres.
4
XVIe s.
Vous asservez les personnes, pillez leurs biens et ruinez leurs villes
de Jacques AMYOT dans Cam. 27
Ceste corruption a esté cause de reduire la chose publique en monarchie, en asservant et assubjettissant les armes mesmes à l'argent
de Jacques AMYOT dans Cor. 19
Ilz ne asservirent ville quelconque qu'ilz eussent prise
de Jacques AMYOT dans Pélop. et Marcel. comp. 1
La Rochelle ne pouvoit estre assiegée que la riviere de Sevre, asservie par le Doignon et Maillezais, ne fut entierement libre

ÉTYMOLOGIE

1
À et servir ; dans le XVIe siècle, on a conjugué ce verbe comme servir ; ce qui est la vraie conjugaison ; et conjuguer asservir comme nous faisons, c'est confondre la conjugaison qui vient de ire latin avec celle (par exemple fleurir) qui vient de iscere.

Synonymes de ASSERVIR

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