Définition de DOD?CAGONE

DÉFINITIONS - PROVERBES - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ku-ré

DÉFINITIONS

1
Prêtre placé à la tête d'une paroisse, et soumis dans l'exercice de ses fonctions à l'évêque du diocèse.
On ne peut pas faire une loi qui obligeât les curés à dire la messe
Ce que je trouvai de plus ferme à Paris dans la consternation, furent les curés ; ils travaillèrent dans ces sept ou huit jours-là parmi le peuple avec un zèle incroyable
Feu M. le duc de Bourgogne avait la plus grande estime pour les curés de Paris ; il était persuadé qu'il fallait leur faire l'accueil le plus favorable à la cour, et leur accorder, autant qu'il était possible, les petites grâces qu'ils demandaient pour des familles
de SAINT-FOIX dans Ess. Paris, Oeuvres, t. IV, p. 214, dans POUGENS
Mon bon ami, je ne trouve rien de si beau que d'être curé ; un bon curé est un ministre de bonté, comme un bon magistrat est un ministre de justice
De bons curés seront, quand on le voudra bien, dans les villes et dans les campagnes, des missionnaires perpétuels, et de plus des arbitres, des conciliateurs, de fidèles dépositaires de la confiance des familles, des liens de concorde, de zélés surveillants de la tranquillité publique
Le curé ne doit connaître ni saisons, ni distance, ni contagion, ni soleil, ni neige, s'il s'agit de porter l'huile au blessé, le pardon au coupable, ou son Dieu au mourant
de Alphonse de LAMARTINE dans dans le Dict. de DOCHEZ.
Coupable ou malheureux, vous n'avez rien à taire ; Pardonner, soulager, c'est tout mon ministère ; Je suis l'oeil et la main et l'oreille de Dieu, Sa providence à tous, le curé de ce lieu
de Alphonse de LAMARTINE dans ib.
Un mort s'en allait tristement S'emparer de son dernier gîte ; Un curé s'en allait gaiement Enterrer ce mort au plus vite
Spécialement, en termes d'administration, le curé d'une église paroissiale, par opposition à la succursale.
Dans le langage ordinaire, par politesse, on donne le nom de curé au simple succursaliste.
Sémantique : Familièrement. C'est Gros-Jean qui remontre à son curé, se dit d'un ignorant qui prétend conseiller un plus habile que lui.
Curé primitif, titre porté par certaines communautés régulières qui avaient jadis possédé des cures et qui en avaient gardé quelques droits.
Monsieur le curé n'aime pas les os, que lui donnez-vous à manger ? Jeu d'enfants ou attrape fondée sur l'homophonie d'os et de la voyelle o. Il faut répondre par un mot dans le nom duquel la voyelle o n'entre pas : des navets, du veau, un canard, etc. Mais si l'on dit des carottes, des abricots, etc. on donne un gage.
2
Morceau de chapeau dont le coutelier se sert pour tenir les pointes des pièces sur le polissoir.
3
Variété de tulipe d'un gris de lin fort pâle.

PROVERBES

1
Il faut faire carême-prenant avec sa femme et Pâques avec son curé.
2
Exemple : Vous allez trop vite à l'offrande, vous ferez choir M. le curé, se dit à ceux qui s'empressent trop de faire quelque chose.
3
Exemple : Il a affaire au curé et aux paroissiens, se dit de celui qui a affaire à plusieurs parties ensemble.
4
Exemple : Qui croit sa femme et son curé est en danger d'être damné, c'est-à-dire une femme est capable de faire damner un homme nonobstant les bonnes instructions de son curé.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Laie gent aiment moult leur bon prestre curé
Sans avoir cureur [souci], [les moines] ont l'avoir, Et li curez n'en puet avoir, S'à peine non, du pain pour vivre, Ne achater un petit livre Où il puisse dire complies
de RUTEBEUF dans 193
2
XIVe s.
Je més la main à vous pour che que vous devés à monsignor che prestre qui est no bons curés
dans Baud. de Seb. VII, 681

ÉTYMOLOGIE

1
Bas-latin, curatus, curé, de cura, soin (voy. CURE 1) : celui qui est chargé d'un soin, du soin des âmes. Quelques-uns ont voulu le rattacher au latin curio, prêtre de la curie ; mais la forme du mot ne le permet pas.