Définition de DÉBIT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : dé-bi ; le t se lie : un dé-bi-t achalandé ; au pluriel, l's se lie : des dé-bi-z achalandés

DÉFINITIONS

1
Vente continue qui se fait dans une boutique, dans un magasin. Il y a du débit dans cette boutique. Le débit des marchandises. Ces étoffes sont hors de mode, elles n'ont plus de débit.
Il fait difficulté de l'imprimer parce qu'elle n'aura nul débit ici
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. quiét. 371
Nous voulons faire un livre qui aura pour titre les peines légères et salutaires de l'amitié ; nous le ferions imprimer, sans que nous craignions de ruiner le libraire par le peu de débit ; tant il est vrai que peu de gens sont persuadés de cette vérité
Sémantique : Fig.
L'homme est si proche de soi-même qu'il ne peut trouver d'entre deux ni d'espace libre pour le débit du conseil qu'il se veut donner
2
Commerce en détail et en boutique des boissons, vin, bière, cidre, eau-de-vie, etc. Débit de vin.
Boutique d'un débitant, lieu où l'on débite.
3
Droit de vendre certaines marchandises monopolisées par le gouvernement. Tenir un débit de tabac, un débit de poudre.
4
Sémantique : Terme de commerce. Partie d'un compte où l'on porte ce qui a été fourni à quelqu'un ou payé à quelqu'un (voy. CRÉDIT).
5
Coupe de bois selon ses diverses destinations, par exemple en poutres, planches, échalas, etc.
6
Action de raconter, de réciter.
Le récit des fausses nouvelles, les vagues réflexions sur le gouvernement présent, le débit des beaux sentiments
Manière de parler, de raconter, de réciter. Il a un débit pénible, froid. Cet orateur a une grande netteté de débit.
Leurs discours ingénieux et fleuris, à l'aide d'un débit imposant, soutenaient l'attention d'une assemblée indulgente et disposée à l'approbation
de ST-FOIX dans Ess. Paris, Oeuvres, t. III, p. 445, dans POUGENS
Sémantique : Terme de musique. Récitation qui se modifie suivant le sens des paroles. Un débit chaleureux.
7
Sémantique : Terme d'hydraulique. Débit d'une fontaine, d'une conduite d'eau, de gaz, la quantité qu'elle fournit dans une certaine unité de temps.
L'examen attentif des plis de la courbe fluviométrique fait découvrir de petits ressauts qui, correspondant à des augmentations du débit [du Rhône], indiquent sans doute l'apport des plaines durant les vicissitudes de cette phase
de FOURNET dans Observ. sur le Rhône, Comptes rendus, Ac. des sc. t. LI, p. 958
L'auteur s'est proposé de déterminer les hauteurs d'eau et les débits qui ont lieu successivement, par suite des oscillations de la marée dans une série de profils en travers de la Loire
de FOURNET dans ib. t. LIV, p. 593

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Cet article sera pour le debit de fruicts et denrées, dont le pere de famille desire tirer argent
de Olivier DE SERRES dans 138
La cognoissance du bestail, sa nourriture et sa debite [vente], seront toute son estude
de Olivier DE SERRES dans 15
Dont la debite est d'autant plus avilée, que moins l'on tire d'argent des choses legeres que des pesantes se vendans au poids
de Olivier DE SERRES dans 681

ÉTYMOLOGIE

1
Génev. débite, vente. On le tire de debitum, chose due ; on trouve en effet debite au XIIIe s. avec ce sens, Voy. DU CANGE, debitum. Mais chose due et débit ne sont pas même chose ; il faudrait un intermédiaire. On pense le trouver dans débiter, qui, du sens de créditer, aurait passé à celui de vendre en détail ; mais à l'historique il n'a que ce dernier sens.
Un doute reste donc ; alors se présente le latin deputare, débiter : vinum deputandum venale
de PROBUS dans Scol. sur les Géorg. SERVIUS, Gött., t. II, p. 364 ; il mérite attention.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
DÉBIT. Ajoutez : - REM.
Au XVIIe siècle, on disait débite au féminin : Il y a en ce pays [Besançon] une si grande abondance de blé, que ce qui valait l'année dernière 6 livres 5 sols, ne vaut à présent que 22 sols, parce qu'il n'y a point de débite
de BOISLISLE dans Corresp. contrôl. gén. des finances, p. 390, 1695

Synonymes de DÉBIT

Termes proches de DÉBIT

Phonétiquement proche de DÉBIT