Définition de C?TELER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : su-pèr-flu, flue

DÉFINITIONS

1
Qui est de trop. Des ornements superflus.
Un rude hiver achève de dépouiller la princesse Anne de ce qui lui restait de superflu
Elle [Mme d'Aiguillon] donna ce qu'elle avait de superflu..., elle se retrancha de ce que d'autres auraient pris pour nécessaire
L'abondance des choses nécessaires, le mépris des superflues
Ce qui est superflu [dans une pièce de théâtre] est toujours mauvais
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Comm. Corn. Rem. Poly. v, 2
Sémantique : Terme de botanique (système de Linné). Polygamie superflue, ordre qui comprend des fleurs hermaphrodites au disque et femelles à la circonférence.
Rimes superflues, celles qui embrassent non-seulement la syllabe consonante tout entière, mais tout ou partie de la syllabe précédente, comme jalousie et Andalousie.
2
Inutile.
Vous ne vouliez pas me rendre un office superflu
Refusa-t-il à quelqu'un la liberté de lui dire des choses nécessaires ? n'accorda-t-il pas à plusieurs la consolation de lui en dire de superflues ?
N'attirez point sur vous des périls superflus
Que nous servent, hélas ! ces regrets superflus ?
Vous connaissez vos crimes ; Il serait superflu de vous les reprocher
En toute chose, rien de superflu
Nos longs et lourds convois auraient appesanti notre marche ; il était plus à propos de vivre du pays ; on eût pu l'en dédommager ensuite, mais on fit le mal nécessaire et le mal superflu
3
Nature : S. m. Ce qui est de trop.
C'est [la purgation des capucins] un remède pour ôter le superflu bien superflu
Le point principal n'est pas d'avoir du superflu en hommes, mais de rendre ce que nous en avons le moins malheureux qu'il est possible
Ces hommes sont quelquefois agités par un superflu de vie dont ils ne savent que faire
Sémantique : Par plaisanterie.
Je m'étais amusé dans votre cour à expulser le superflu de la boisson
4
Ce qui est, pour la vie, au delà du nécessaire.
Pour le pourvoir de ce nécessaire qu'il [le pauvre] n'a pas, vous emploierez ce superflu que vous avez
de Louis BOURDALOUE dans 8e dim. après la Pentecôte, Dominic. t. III, p. 103
Les hommes veulent tout avoir, et ils se rendent malheureux par le désir du superflu
Troïle est utile à ceux qui ont trop de bien ; il leur ôte l'embarras du superflu, il leur sauve la peine d'amasser de l'argent
Ô le bon temps que ce siècle de fer ! Le superflu, chose très nécessaire, A réuni l'un et l'autre hémisphère
Le superflu devient avec le temps chose très nécessaire
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ess. arithm. mor. Oeuvr. t. x, p. 135
M. d'Alembert établit pour principe de morale l'obligation de ne pas regarder comme légitime l'usage de son superflu, lorsque d'autres hommes sont privés du nécessaire
Pendant la paix, il cultive un petit champ qui suffirait à peine aux besoins de l'homme le plus modéré dans ses désirs, et qui procure à Phocion un superflu dont il soulage les besoins des autres

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Et dient en tel cas lez expositeurs, que une negacion est superflue
J'entens art humain par science De philosophie et prudence, Qui vienne des mains preparer La matiere, puis separer Le superflu
dans l'Alch. à nat. 351
2
XVe s.
Le vray deduit estoit de regarder la belle pucelle qui ordonnée estoit pour le pris ; car tant estoit superflue en toutes exquises beaultez, qu'elle rassasioit tous ceulx qui la regardoient
dans Perceforest, t. v, f° 88
3
XVIe s.
Je ne seray point superflu [prolixe] en ramassant ici ce qu'on peut trouver en leurs livres
L'homme superflu et excessif en s'aimant trop, se va apauvrissant
Quand le peu suffit, le beaucoup devient superflu
Il bannit aussi tous mestiers superflus et inutiles
de Jacques AMYOT dans Lyc. 14
Le commun populaire, qui paravant se passoit à peu, en devint superflu, sumptueux et dissolu
de Jacques AMYOT dans Péric. 16
Mettre son argent en choses curieuses et superflues
de Jacques AMYOT dans Caton, 36
Couper un sixiesme doigt en nombre superflu
de Ambroise PARÉ dans Introd. 2
Polypes, chancres et autres chairs superflues
de Ambroise PARÉ dans ib.
Nous avons assez de travail du mal, sans nous travailler à ces regles superflues [touchant la manière de se comporter dans la douleur]
de Michel de MONTAIGNE dans III, 201
Tout ce qui est au-delà [des nécessités naturelles] est superflu pour eulx [des peuples sauvages]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 241

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. superflu ; espagn. et ital. superfluo ; du lat. superfluus, de super, au-dessus, et fluere, couler (voy. FLUER).