Définition de CONS?QUEMMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : trô-n'

DÉFINITIONS

1
Siége où les rois, les empereurs s'asseyent dans les fonctions solennelles de la souveraineté.
Autour de ce même trône il y en avait vingt-quatre autres, sur lesquels étaient assis vingt-quatre vieillards vêtus de robes blanches
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, St Jean, Apocal. IV, 4
Sur son trône avec lui j'allais prendre ma place.... L'ingrat [Néron].... Se leva par avance, et, courant m'embrasser, Il m'écarta du trône où je m'allais placer
Vous, enfants, préparez un trône pour Joas
Un seul de ses trônes [d'Aurengzeb] a été estimé par Tavernier cent soixante millions de son temps, qui en font plus de trois cents du nôtre
Loin de se fixer sur ces objets, les regards se portent rapidement sur la statue et sur le trône de Jupiter ; ce chef-d'oeuvre de Phidias et de la sculpture fait, au premier aspect, une impression que l'examen ne sert qu'à rendre plus profonde
Sémantique : Par extension.
Il me semble que je les vois déjà [les élus] dans un de ces trônes où ceux qui auront tout quitté jugeront le monde avec Jésus-Christ
2
Sémantique : Fig. Il se dit de Dieu.
Ce sont de ces protestations d'Antiochus, dont la justice divine n'est point fléchie, et qui ne pénètrent pas jusqu'au trône de la miséricorde
de Louis BOURDALOUE dans Serm. 18e dim. après la Pentecôt. Domin. t. IV, p. 123
Dieu que la lumière environne.... Et dont le trône est porté par les anges
[Dieu] Juge tous les mortels avec d'égales lois, Et du haut de son trône interroge les rois
de Jean RACINE dans ib. III, 4
3
Sémantique : Fig. La puissance souveraine.
Aujourd'hui dans le trône, et demain dans la boue
Mademoiselle, cousine germaine du roi, Mademoiselle destinée au trône
Toute autre place qu'un trône eût été indigne d'elle
Un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli
Soit que Dieu élève les trônes, soit qu'il les abaisse
Madame, née sur le trône, avait l'esprit et le coeur plus haut que sa naissance
D'une commune voix ils l'appellent au trône
Loin du trône nourri, de ce fatal honneur, Hélas ! vous ignorez le charme empoisonneur
Dans les lieux où l'erreur est sur le trône
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Parole de Dieu.
Le trône, tout imposant qu'il est, ne préserve pas toujours du ridicule, nous l'avons vu
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Mlle de Lafayette, p. 272, dans POUGENS
Un moment alors se réveilla [chez Napoléon] l'orgueil du trône et du génie
de VILLEM. dans Souven. contemp. les Cent-Jours, XII
Monter sur le trône, monter au trône, prendre possession de la royauté.
Pour remonter au trône, on peut tout hasarder
Et les proscriptions et les guerres civiles Sont les degrés sanglants dont Auguste a fait choix Pour monter sur le trône et nous donner des lois
Mettre, placer sur le trône, donner la puissance souveraine.
Depuis le temps que David avait été mis sur le trône par ordre de Dieu, la souveraine puissance appartenait à sa maison
Quoique les maires, dans les derniers temps, eussent mis sur le trône celui des Mérovingiens qu'ils voulaient, ils n'avaient point pris de roi dans une autre famille
Placer sur le trône, se dit aussi d'un monarque qui prend pour épouse une femme d'un rang inférieur.
En Russie, Pierre Ier plaça sur le trône une femme née dans le dernier rang de la société
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Mme de Maintenon, t. II, p. 105, dans POUGENS
Se mettre sur le trône, s'emparer de l'autorité souveraine.
Ce traître que Chinaladan.... avait fait général de ses armées.... prit Chinaladan dans Ninive, détruisit cette grande ville.... et se mit sur le trône de son maître
4
Sémantique : Fig. La personne du souverain, son gouvernement.
Ce sont les peuples tout seuls qui donnent aux grands le droit qu'ils ont d'approcher du trône ; et c'est pour les peuples tout seuls que le trône lui-même est élevé
Patkul.... fut député de la noblesse livonienne pour porter au trône les plaintes de la province
Discours du trône, discours que, dans les états constitutionnels, le souverain prononce à l'ouverture de chaque session des assemblées législatives.i
Le discours du roi, que l'on appelle dans l'argot de ce temps-ci discours du trône ou discours de la couronne
de ALPH. KARR dans les Guêpes, déc. 1840
5
Siége élevé où le pape se met dans certaines cérémonies publiques.
Trône épiscopal, le siége qui est au haut du choeur dans les églises cathédrales, et où l'évêque se met quand il officie pontificalement.
6
Nature : Au plur. Sémantique : Terme de théologie. Un des neuf choeurs des anges (on met un T majuscule).
Parmi tant de Séraphins, de Trônes, d'Ardeurs.... nul ne se sentit assez de force pour s'offrir au sacrifice
7
Le Trône, nom donné parfois à la constellation de Cassiopée, appelée aussi la Chaise.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Que le regne seit del tut remued de Saul e des suens, e li throdnes David seit eshalcied sur Israel e sur Juda dès Dan jesque Bersabée
dans Rois, p. 129
2
XIIIe s.
Saint Jehan en fait ses devises Des sept angels, des sept eglises, Des sept chandeliers où Dieu raie, Des sept lampes ou trosne assises, Où toute charité est gaye
N'a plus bele dessous le tron [ciel]
dans Partonop. v. 1710
Sa ureison [prière] ert [était] pure e bone, Devant la face Deu en trone Munte cume fet la fumée De encens ki à Deu agrée
dans Édouard le confess. v. 734
3
XIVe s.
Roan estoit, d'antiquité, La plus orgueilleuse cité Qui fust comme li trosne [ciel] cuevre
de GUIART dans t. I, p. 197
4
XVe s.
Et Trones [anges] sont interpretés sieges et repos de vray jugement, par vraye charité et par plenitude de toute science
dans Bibl. des ch. 6e série, t. II, p. 134
5
XVIe s.
Pour ce que la gloire de Dieu reside en eux [les anges], ils sont nommez ses throsnes
[ô Dieu] Ne partiront jamais, du throsne où tu te sieds, Et la Mort et l'Enfer qui dorment à tes pieds !

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. thronus, du grec, siége.

Synonymes de TRÔNE

Termes proches de TRÔNE

Phonétiquement proche de TRÔNE