Définition de CAM?RULE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : gri-ma-s'

DÉFINITIONS

1
Contorsion du visage faite involontairement ou volontairement et à dessein.
Vous n'avez que faire de hocher la tête et de me faire la grimace
On ne conçoit la mort que sous l'idée de la grimace d'un homme mourant, sans y voir rien de ce qui l'accompagne
de NICOLE dans Ess. mor. 3e traité, chap. 3
Son visage faisait des grimaces hideuses
Sémantique : Fig. Faire la grimace, témoigner son déplaisir.
Je fis une grimace intérieure, et je les laissai croire ce qui devrait être
Quand ce ne serait que pour faire faire la grimace à Roi, et enlaidir encore le vilain
Un sauvage boit du vin, il fait la grimace
Sémantique : Fig. Faire la grimace à quelqu'un, lui faire mauvais accueil, mauvaise mine.
Une grimace, une parole de chagrin nous mettent en colère, et nous nous préparons à les repousser comme si c'était quelque chose de bien redoutable
de NICOLE dans Ess. mor. 1er traité, chap. 11
La comédienne [une maîtresse de Charles Il] est aussi fière que la duchesse de Portsmouth [autre maîtresse] ; elle la morgue, lui fait la grimace, elle l'attaque
On ne pouvait l'apaiser [la future de la Vrillière], ni la faire taire, ni faire qu'elle ne fit pas la grimace à la Vrillière
Sémantique : Fig. et familièrement. Faire la grimace, en parlant des vêtements, faire de mauvais plis.
2
Sémantique : Fig. Feinte, dissimulation.
Tout le secret ne gît qu'en un peu de grimace
Je dis franc ma pensée, et je fuis la grimace
Quoi ! parce qu'un fripon vous dupe avec audace Sous le pompeux éclat d'une austère grimace, Vous voulez que partout on soit fait comme lui ?
À votre avis, mes pères, est-ce par grimace et par feinte que les juges chrétiens ont établi ce règlement ?
Le repentir que vous attendez n'est qu'une grimace ; la douleur que vous espérez, une illusion et une chimère
Eh quoi ! le Dieu des chrétiens est-ce un Dieu qui se paye de vaines grimaces, ou qui se laisse corrompre par les présents ?
Qu'il [Dieu] soit servi de bonne foi ou par pure grimace, ce n'est pas une affaire qui vous regarde
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Injust. du monde.
Ne traitez-vous pas leur piété de chimère et de grimace ?
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Évid. de la loi.
Où la gaîté n'est que grimace, Où le plaisir n'est que du bruit
de FAVART dans Ninette, II, 8
Nature : Au plur. Manières affectées.
L'honnêteté d'une femme n'est pas dans les grimaces ; il sied mal de vouloir être plus sage que celles qui sont sages
Le Tartuffe met en vue les grimaces étudiées des hypocrites
Au travers de toutes vos grimaces, j'ai vu la vérité de ce que l'on m'a dit et le peu de respect que vous avez pour le noeud qui nous joint
3
Boîte à pains à cacheter dont le dessus est une pelote pour ficher des épingles.
C'est un petit trousseau complet ; et puis par-dessus le marché voici une jolie grimace, ouvrons-la
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Veillées du château t. II, p. 206, dans POUGENS
4
Coquillage de mer.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Les Franczois les firent viser, Affin qu'il peussent s'aviser De les combattre en celle place ; Jehan leur fist une grimace
dans Liv. du bon Jehan, 2217
2
XVIe s.
Sur cette humeur d'une gravité et grimace paternelle
de Michel de MONTAIGNE dans II, 82

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, migrace ; espagn. grimazo, posture extraordinaire dans un tableau. Diez le tire, non très affirmativement, de l'anglo-saxon grima, masque, fantôme. Scheler préfère l'ancien h. allem. grim, furieux, colère, qui a donné le prov. grim, affligé, grimar, affliger. Grimace paraît tenir à l'italien grimo, ridé (voy. GRIME), et signifierait proprement grosse ride, vilaine ride.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
GRIMACE. - HIST. Ajoutez :
2
XIIIe s.
Mais ainc mais tel vilain ne vi, Com je voi illeuc à destre ; De chele cocue grimuche, Et de che vilain à l'aumuche Me devisés que che puet estre
dans Théâtre au moyen âge, Paris, 1834, p. 177

Synonymes de GRIMACE

Termes proches de GRIMACE