Définition de BIENHEUREUX, EUSE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : biè-neu-reû, reû-z' ; quelques-uns disent, à tort, biin-neu-reû, en donnant à biin le son nasal de i

DÉFINITIONS

1
Qui a la félicité, le bonheur.
Je le trouve bienheureux de vous avoir vue
Ô bienheureux mille fois L'enfant que le Seigneur aime
de Jean RACINE dans Cant.
Allez, et soyez ce bienheureux époux
Ô ciel ! je serais ce bienheureux coupable !
de Jean RACINE dans ib. II, 6
Il se dit des choses.
Ce bienheureux moment n'est pas encor venu
Et ce soin bienheureux n'a rien qui vous déplaise
Du don qu'il me fait Voudrez-vous retarder le bienheureux effet ?
Et je croyais toucher au bienheureux moment
Dans la solitude de Ste-Fare, autant éloignée des voies du siècle que sa bienheureuse situation la sépare de tout commerce du monde
2
Dans le style religieux, qui jouit de la béatitude éternelle.
On les eût pris pour ces enfants du ciel, pour ces esprits bienheureux, dont la nature est de s'aimer
Sémantique : Par extension.
Du séjour bienheureux de la divinité Je descends dans ce lieu par la grâce habité
Substantivement, ceux qui sont admis à jouir de la béatitude éternelle, et, en particulier, ceux que l'Église, par un acte solennel qui précède la canonisation, reconnaît et déclare avoir été admis à jouir de la béatitude éternelle. Celui qui obtient les honneurs de la béatification porte le titre de Bienheureux.
Sémantique : Familièrement. Avoir l'air d'un bienheureux, avoir l'air vénérable, recueilli ; et aussi avoir une figure joyeuse, épanouie. Se réjouir comme un bienheureux, se livrer à la joie, aux divertissements.

REMARQUE

1
L'Académie dit que bienheureux a vieilli (excepté dans le style religieux), et qu'on l'écrit aujourd'hui en deux mots. Cela n'est pas tout à fait exact. Bien heureux doit s'écrire en deux mots quand il signifie : qui a le bonheur de : je le tiens bien heureux, il est bien heureux d'avoir échappé à ce péril. Mais bienheureux, en un seul mot, a une autre nuance, et désigne celui qui a la félicité, le bonheur.

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Dont nous poons bien dire que il fu plus bienoeureus que Titus l'empereur de Rome
2
XVIe s.
Bienheureuse est la main qui la ploya, Et qui vers moy de grace l'envoya ; Bienheureux est, qui apporter la sceut
de Clément MAROT dans I, 372
Confesse donc que je [la mort] suis bienheureuse, Puis que sans moy tu ne peus estre heureux
de ID. dans III, 289

ÉTYMOLOGIE

1
Bien, heureux. L'ancienne langue avait plus richement développé ce thème ayant : bieneürer, bieneüré, bieneürant, bieneüreté.