Définition de AUM??NER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kon-pa-tir

DÉFINITIONS

1
Être touché, attendri des maux d'autrui.
Bien qu'à ses déplaisirs mon âme compatisse
de Pierre CORNEILLE dans Cid, II, 8
Mon Dieu, de quelle humeur, Dorine, tu te rends ! Tu ne compatis point au déplaisir des gens
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Tart. II, 3
Vous étiez né dur et hautain.... mais enfin vous êtes devenu homme, et vous commencez, par l'expérience de vos maux, à compatir aux maux des autres
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans Tél. XXIII
On sait compatir aux peines d'autrui
de François de Salignac de La Mothe FÉNELON dans ib. XX
J'entre dans vos peines et j'y compatis
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. Corn. 121
Je sens qu'à sa douleur je pourrais compatir
de Jean RACINE dans Bérén. III, 4
Qui ne sait compatir aux maux qu'on a soufferts ?
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Zaïre, II, 2
2
Avoir une tolérance charitable. Compatir à la faiblesse humaine.
Il [Dieu] compatit d'en haut à l'erreur qui le prie ; à défaut des clartés, il nous compte un désir
de Alphonse de LAMARTINE dans Harm. I, 6
3
S'accorder, vivre avec.
Vous dites tous les jours qu'une autre [personne] enfin est toute pétrie d'humeur et de caprice, et que dans l'enceinte de sa maison personne ne peut compatir avec elle
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Injust. du monde.
Vous vous plaignez que votre frère vous déplaît et qu'il n'est pas en vous de le supporter et de compatir avec lui
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Car. Pardon des offenses.
Ceux qui font sonner le plus haut les défauts de leurs frères, sont ceux mêmes avec qui personne ne peut compatir
de Jean-Baptiste MASSILLON dans ib.
Tous ensemble [la ligue des Lorrains] aspiraient à gouverner un prince qui, n'étant que dauphin, les faisait tous compatir dans la vue de se soutenir
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 270, 147
En parlant des choses, se concilier, être compatible.
J'ai expliqué comment cela peut compatir avec la bonté de Dieu
de René DESCARTES dans Rép. II
Cette vertu impitoyable ne peut compatir avec votre générosité
de Vincent VOITURE dans Lett. 22
Une étroite amitié l'un à l'autre nous joint ; Mais enfin nos désirs ne compatissent point
de Pierre CORNEILLE dans Attila, I, 3
L'engagement ne compatit point avec mon humeur
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans D. Juan, III, 6
Une paix qui ne peut compatir avec le péché
de Louis BOURDALOUE dans Avent, Sur la pénit. 206
La pénitence ne compatit pas avec des péchés
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. 1
On en prend tout ce qui peut compatir avec le sérieux de son état
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Délai.
Le respect est de glace et l'amour est de flamme, Ils ne sauraient tous deux compatir dans une âme
de CHAUL. dans à madame D. L. Madrigal 2

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Celui qui demeure longtemps sans se ranger à une telle association, est estimé semblable à un cheval hargneux, qui ne peut compatir avec les autres
de Francois LANOUE, dit Lanoue Bras de Fer dans 297
Cette inhumanité ne peut compatir avec les autres courtoisies de ce prince
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 170
Je ne me saurois compatir avec ses humeurs
de Vincent CARLOIX dans I, 35
Ces deux grands seigneurs qui ne se pouvoient compatir, jouoient à boute-hors
de Vincent CARLOIX dans ib. II, 9
Ils ne sauroient jamais bien compatir ensemble
de Pierre de Bourdeille, seigneur et abbé de BRANTÔME dans Cap. fr. t. III, p. 351, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. compatir ; ital. compatire ; du bas-latin compatire, dit pour compati, de cum, avec, et pati, pâtir (voy. PÂTIR). L'espagnol dit compadecer, de compatiscere.

Synonymes de COMPATIR

Termes proches de COMPATIR