Définition de ARRI?RE-PETITS-ENFANTS

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : in-tèr-di-r'

DÉFINITIONS

1
Empêcher d'user de.
.... et je vous l'ai tant dit, Prince, que ce discours vous dût être interdit
de Pierre CORNEILLE dans Nicom. I, 2
L'effroi me saisit l'âme et m'interdit la voix
de Jean de ROTROU dans Bélis. III, 7
Le P. Caussin, défendant cette proposition [que le confesseur doit absoudre celui qui avoue que l'espérance d'être absous l'a porté à pécher], dit que, si elle n'était véritable, l'usage de la confession serait interdit à la plupart du monde
de Blaise PASCAL dans Prov. X
On voit quelle est la nature des actes qui sont suspendus et comme interdits dans l'oraison positive et de quiétude
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Ét. d'orais. VII, 11
....Cotin nous peut-il nuire, Et par ses cris enfin que saurait-il produire ? Interdire à mes vers, dont peut-être il fait cas, L'entrée aux pensions où je ne prétends pas ?
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. IX
Ils n'ont qu'à m'interdire un reste d'espérances
de Jean RACINE dans Andr. II, 2
Et depuis quand, seigneur, entre-t-on dans ces lieux Dont l'accès même était interdit à nos yeux ?
de Jean RACINE dans Baj. I, 1
Tout nous interdisait, dans nos préventions, Une indigne alliance avec les nations
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Orphel. I, 1
Qu'il ne cherche point à interdire à personne la liberté d'une juste défense
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Diatribe doct. Akakia.
S'interdire une chose, l'interdire à soi-même. Il est obligé de s'interdire toute lecture.
Interdire le feu et l'eau, formule usitée chez les Romains dans les sentences de bannissement.
Sémantique : Fig. En parlant des choses auxquelles on attribue la faculté d'interdire, d'empêcher. Mes occupations m'interdisent ce plaisir, cet espoir.
2
Particulièrement, défendre, par une sentence, à un ecclésiastique l'exercice de ses fonctions, ou à tout ecclésiastique la célébration des sacrements et du service divin dans les lieux marqués par la sentence. On lui a interdit cette église.
On voit que saint Hildebert, évêque du Mans, répondit à Yves de Chartres qu'il a eu raison d'interdire un prêtre pour toute sa vie qui, pour se défendre, avait tué un voleur d'un coup de pierre
de Blaise PASCAL dans Prov. XI
3
Défendre à quelqu'un, temporairement ou pour toujours, de continuer l'exercice de ses fonctions. On les a interdits pour deux ans.
Sa Majesté, ayant trouvé que ledit sieur comte de Sourdis a eu tort.... l'a interdit de sa charge
dans Seignelay à Demain, dans JAL à mot.
On disait de même autrefois : interdire un présidial, un bailliage.
Sémantique : Fig.
Les dieux de ce haut rang te voulaient interdire, Puisqu'ils m'ont élevé le premier à l'empire
de Jean RACINE dans Théb. IV, 3
4
En jurisprudence, ôter à quelqu'un la libre disposition de ses biens et même de sa personne.
Le majeur qui est dans un état habituel d'imbécillité, de démence ou de fureur, doit être interdit, même lorsque cet état présente des intervalles lucides
dans Code Nap. art. 489
Le fils était imbécile ; ils le firent interdire juridiquement et enfermer à Paris, à Saint-Lazarre
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 16, 185
Nous avons résolu, d'une commune voix, De vous faire interdire, en observant les lois
de Jean-François REGNARD dans Légat. III, 8
5
Figurément. Ôter l'usage de la raison, étonner, troubler.
Et ce brusque discours a de quoi m'interdire
de Jean-François REGNARD dans Ménechm. III, 5
Le passé m'interdit et le présent m'accable
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Oedipe, IV, 1
Excusez-moi si je suis interdite De vos discours et de votre visite
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Enf. prod. II, 3
6
S'interdire, Nature : v. réfl. Être interdit, défendu. Cela ne s'interdit pas.
7
Se priver soi-même de certaines fonctions.
Le chancelier les interdit des fonctions de leurs charges ; ils s'interdisaient eux-mêmes
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Hist. parl. ch. 55
8
S'interdire, devenir interdit, confus. Il s'interdit facilement.
Achevez de lire ; Votre âme, pour ce mot, ne doit point s'interdire
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans D. Garcie, II, 6

HISTORIQUE

1
XIIe s.
E quant à saint iglise e à Deu s'umilie, N'i ad lei ne decré ne rien qui l'entredie
dans Th. le mart. 84
Se pape u arcevesques nului entredesist
dans ib. 67
2
XIIIe s.
Pour ce que la cité de Loon estoit entredite de l'evesque de Loon, de qui les bourgois avoient apelé à l'arcevesque de Rains
dans Miracles St Loys, p. 165
3
XIVe s.
N'as-tu entendu que j'ay dict Que mon secret t'est interdict ?
dans Nat. à l'alch. 646
4
XVe s.
Escharceté [lésine] est à noble interdite ; Tout gentil cueur tient au large sa bende
de Alain CHARTIER dans Bréviaire des nobles.
5
XVIe s.
Clodius le fist declarer [Cicéron] par affiches publiques interdict, avec defense de le recevoir à couvert à cinq cents mille à la ronde de toute l'Italie
de Jacques AMYOT dans Cicér. 41
Et sommes tous enclins, quand tout est dict, à desirer ce qui est interdit
de ST-GELAIS dans 200
Sa majesté en demeura comme entredicte, sans advancer aulcune replique
de Vincent CARLOIX dans IV, 15
Ayant interdict aux habitans de porter les armes
de Michel de MONTAIGNE dans I, 311
Le reculer leur estant interdict par la foule qui les suyvoit
de Michel de MONTAIGNE dans II, 38

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. entre-dire ; espagn. entredecir ; ital. interdire ; du lat. interdicere, de inter, entre, et dicere, dire ; interdicere jus, dire entre, invoquer une loi, contester, et par suite défendre.

Synonymes de INTERDIRE

Termes proches de INTERDIRE