Définition de APR?S

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : â-pr'

DÉFINITIONS

1
Qui cause une impression désagréable, soit sur le goût, soit sur l'ouïe, soit sur le toucher, par la rudesse de son action ou par les inégalités de surface. Un fruit âpre. Un corps âpre au toucher. Un chemin âpre et difficile. Une voix rude et âpre.
Sémantique : Poétiquement.
Ses yeux creux pleins d'un feu âpre et farouche
2
Sémantique : Fig. Sévère, dur, violent.
âpre vertu
âpre jalousie
Et je garde, au milieu de tant d'âpres rigueurs, Mes larmes aux vaincus et ma haine aux vainqueurs
L'âpre déplaisir
Aux plus âpres tourments un chrétien est en butte
Qu'un si charmant abus serait à préférer à l'âpre vérité qui vient de m'éclairer
Et cet âpre courroux, quoi qu'elle en puisse dire, Ne s'obstinera point au refus d'un empire
[L'hymen] y joint [à l'amour], dit Climène, une âpre jalousie
de Jean de LA FONTAINE dans Filles de Min.
La haine devenait plus âpre
Leur âpre austérité que rien ne peut gagner, N'est dans ces coeurs hautains que la soif de régner
3
Difficile.
Quelques grandes difficultés qu'il y ait à se placer à la cour, il est encore plus difficile et plus âpre de se rendre digne d'y être placé
4
Cupide, avide. Homme âpre. âpre au gain.
Les curés les plus durs, les plus âpres à exiger leurs droits, sont ceux qui vivent d'une manière plus sordide et plus indécente
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Disc. Syn. Avarice.
On dit d'un chien : Il est âpre à la curée, c'est-à-dire, il est avide, vorace. Sémantique : Fig. Il se dit aussi d'un homme avide d'argent et de places.
On dit qu'un faucon est âpre à la proie, quand il se sert vigoureusement du bec et des ongles.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Ne feras mès pechié qui te soit aspre
dans Li coronements Looys, V. 395
Or ne leroie, por nul home que saiche, Ne por paien, tant soit ne fier ne aspre....
dans ib. V. 402
[Espines] poignans et aspres qui ne peuvent florir
dans Ronc. p. 155
Un plus aspre juïse [jugement] par temps vous eslirons
dans ib. p. 199
Jà de plus aspre mort nel pouvez justicier
dans ib. p. 200
Car veez cum li peres chastie sun enfant Par mult dulce parole e par aspre e mordant, E mainte feiz le bat de la verge trenchant
dans Th. le mart. 78
2
XIIIe s.
Se il dient que en cesti cloistre l'en peut mener aspre vie pour l'ame sauver
3
XIVe s.
Car il sont d'assalir si aspre et si engrant, Qu'il ne doubtent la mort un denier valissant
dans Baud. de Seb. IV, 231
4
XVe s.
Et que en leur partie ils fissent bonne guerre et aspre aux Anglois
[Les] autres jours se faisoit la guerre tant aspre qu'il estoit possible
de Philippe de COMMINES dans I, 11
Celluy qui leur est voisin, s'il est fort et aspre, ilz le laissent vivre ; mais s'il est foible, il ne sçait où se mettre
de Philippe de COMMINES dans V, 18
5
XVIe s.
L'aspre condemnation du peuple romain contre les soldats....
de Michel de MONTAIGNE dans I, 55
Quelle affection peult estre plus aspre et plus juste, que celle des amis de Pompeius [assistant à sa mort] ?
de Michel de MONTAIGNE dans I, 63
Le soleil estant extremement aspre
de Michel de MONTAIGNE dans II, 193
Voilà, ce me semble, qu'on devroit respondre à ces gens qui sont si aspres au sang
Qui estoient plus aspres à ceste curée qu'un chiquanaux à gripper
de Michel de MONTAIGNE dans 141
Des rochers forts aspres à monter
de Jacques AMYOT dans Cam. 44
Et estimoit on qu'il deviendroit si aspre en son courroux qu'il seroit bien malaisé de l'appaiser
de Jacques AMYOT dans Fab. 21
À la fin il devint un peu trop aspre et trop ardent à acquerir
de Jacques AMYOT dans Caton, 45
La guerre sourdit forte et aspre de tous costez à Demetrius
de Jacques AMYOT dans Démétr. 61
Un feu aspre
de Ambroise PARÉ dans XXVI, 4

ÉTYMOLOGIE

1
Asper ; provenç. aspre ; espagn. aspero ; ital. aspro.

Synonymes de ÂPRE

Phonétiquement proche de ÂPRE