Définition de AMOR?OIR

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-mor-s'

DÉFINITIONS

1
Appât pour prendre certains animaux. Mettre l'amorce à l'hameçon.
2
Sémantique : Fig. Tout ce qui fait mordre à, tout ce qui attire. Se laisser prendre à l'amorce des voluptés.
Et quand l'âme une fois a goûté son amorce [de l'amour]
Mais au lieu de goûter ces grossières amorces
Permettez cependant qu'à ces douces amorces Je prenne un nouveau coeur et de nouvelles forces
Je verrai leur amour, j'éprouverai sa force, Sans flatter leurs désirs, sans leur jeter d'amorce
L'hymen où je prétends ne peut trouver d'amorces Au milieu d'une ville où règnent les divorces
Que pour lui cette gloire eût eu trop peu d'amorces
Plus j'y vois de hasard, plus j'y trouve d'amorce
de François de MALHERBE dans V, 4
Sa grace et sa vertu sont de douces amorces Qui, pour tirer les coeurs, ont d'effroyables forces
Craignez d'un vain plaisir les trompeuses amorces
Il ne suffit pas d'ôter aux passions les amorces qui les irritent
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Pécheresse.
3
Poudre avec laquelle on enflamme la charge d'un fusil, d'un canon, d'une mine.
Je brûle d'abord une amorce dans un pistolet
L'amorce brûla les moustaches du plus jeune spahi
L'amorce est déjà conduite, et la mine prête à jouer
Prendre une ville sans brûler une amorce, sans tirer un coup de fusil.
Puységur eut la gloire de l'occupation de toutes les places espagnoles des Pays-Bas sans brûler une amorce
Tessé croyait déjà tenir le bâton de maréchal, quoiqu'il n'eût jamais vu d'action, ni peut-être brûlé une amorce
4
Sémantique : Technologie. Dissolution d'or, d'argent ou de platine, dans laquelle on trempe les planches, lames ou vases de cuivre qu'on veut plaquer.
Une petite quantité d'eau qu'on verse dans une pompe, pour qu'elle fonctionne.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Ce sont amorces pour escumer l'argent des bourses
Ces amorces [promesses] les firent retourner à la charge avec une nouvelle vigueur
dans Mém. s. du G. ch. 29
Pensans que ce fussent les mesmes ruses, et les mesmes amorces de bonne esperance et de belles paroles....
de Jacques AMYOT dans Timol. 16
Il appelle la volupté la principale amorche et le plus grand appast de mal faire que les hommes ayent
de Jacques AMYOT dans Caton, 5
Ce jeune homme et ses compagnons ne faillirent pas, dès qu'ils ouïrent siffler l'amorce [de la mine], de prendre leur course
Il despescha au comte du Ludde pour faire marcher les parties qui restoient de l'entreprise, comme ceci n'estant que l'amorce
Et au lieu qu'on envoie communement quelques sergens et harquebusiers pour faire brusler l'amorce, à ce mestier furent employez trente gentilshommes
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. II, 280
Il les falut netoier à la merci des canonnades, desquelles on eschapoit une partie par le moien d'une clochette qui sonnoit quand l'amorce brusloit
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. III, 144
Ledit seigneur se voulut venger, parquoy dressa une amorse [piége, embuscade] à ceux de la ville
de Martin DU BELLAY dans 117

ÉTYMOLOGIE

1
Amors, participe passé de l'ancien verbe amordre, mordre à ; proprement, chose à laquelle on mord ; wallon, amoise, amorce dans le sens de pierre d'attente ; le simple est dans l'italien, morsa, pierre d'attente. Dans le XVIe siècle, on disait esmorce à côté de amorce. Le provençal a amorzar, amorsar, amorcer, amorzamen, amorcement ; ce qui suppose un substantif amorsa. L'orthographe amorce est mauvaise ; il faudrait écrire amorse. L'Académie devrait faire ce changement, autorisé d'ailleurs par d'anciennes orthographes en français ou en provençal.

Synonymes de AMORCE

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