Définition de ÉVEILLER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : é-vè-llé, ll mouillées, et non é-vè-yé

DÉFINITIONS

1
Tirer quelqu'un du sommeil.
.... Les souris et les rats Semblent, pour m'éveiller, s'entendre avec les chats
Oui, c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille
Il faut que tous les jours j'éveille tout mon monde
Dans mon réduit où l'on voit l'indigence, Sans m'éveiller assise à mon chevet
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Dieu des bonnes gens.
2
Sémantique : Fig. Donner de la gaieté. Il est mélancolique, il lui faudrait quelque chose qui l'éveillât un peu.
Rendre plus actif. L'ambition l'a éveillé.
3
Stimuler, exciter. Éveiller les soupçons, la jalousie.
Mais laissez-nous le temps d'éveiller un parti
C'est moi qui la première éveillai son courage
L'aspect d'un tel censeur éveille ses remords
de LEMERC. dans Agamemnon, I, 1
Nature : Absolument.
Il faut que sa douceur [de l'idylle] flatte, chatouille, éveille
4
Faire naître.
Quelle foule d'idées j'éveille dans son cerveau par ce peu de mots !
5
S'éveiller, Nature : v. réfl. Sortir du sommeil.
Il s'endort, il s'éveille au son des instruments
Sémantique : Fig.
Il n'est pas mauvais que le peuple s'éveille de temps en temps
[ô roi] Il est temps que tu t'éveilles : Dans le sang innocent ta main va se plonger
6
Prendre de la vivacité, en parlant de choses.
Aussitôt des objets les images pressées En foule s'éveillaient dans ses vastes pensées
Dans mon coeur attendri quel sentiment s'éveille ?

SYNONYME

1
ÉVEILLER, RÉVEILLER. Ces deux verbes ne diffèrent que par le préfixe re-, qui marque réduplication de l'action. On dort et on s'éveille ; on se rendort et on se réveille. Cette distinction est réelle ; mais, dans l'usage, on la néglige souvent : Je vous réveillerai demain à six heures.

HISTORIQUE

1
XIe s.
Charles se dort, qu'il ne s'esveille mie
dans Ch. de Rol. LV
2
XIIe s.
As oroilles vient la parole, Ausi come li vanz qui vole, Mes n'i areste ne demore, Se li cuers [coeur] n'est si esveilliez Qu'au prendre soit apareilliez
de CHRESTIEN DE TROYES dans Chev. au lyon, v. 157
Li sainz huem ne fist mie ses servans esveillier
dans Th. le mart. 101
3
XIIIe s.
Et que or avoit li rois d'Espaigne enveillet le chien qui dormoit
dans Chr. de Rains, p. 74
Car mesdisant felon et de put aire Font les amans à grant dolor languir, Qui sont touzjors esveillé de mau faire, Quant on cuide que il doient dormir
dans Poésies mss avant 1300, t. IV, p. 1468, dans LACURNE
Mez seulement pour le grant amour que il a en nous, nous esveille [Dieu] par ses menaces
4
XVe s.
Plus esveillé qu'un rat
de LOUIS XI dans Nouv. IX
Il appela son varlet, qui estoit un galant tout esveillé
de LOUIS XI dans ib. XVIII

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. esvelhar, esveillar ; ital. svegliare ; du lat. evigilare, s'éveiller, de e, ex, et vigilare, veiller.

Synonymes de ÉVEILLER

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