Définition de ÉCARLATE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : é-kar-la-t'

DÉFINITIONS

1
Teinture rouge fort vive.
Écarlate de Venise, écarlate faite avec l'alun, la crème de tartre et le kermès.
Écarlate des Gobelins, la même que l'écarlate de Venise.
Écarlate de Hollande, celle que l'on obtient en traitant la cochenille par la crème de tartre et le chlorure d'étain ; la découverte n'en remonte qu'à l'année 1630 ; elle se fit en Hollande ; c'est avec cette écarlate qu'on teignait le drap pour les compagnies rouges du roi. Une belle écarlate.
Les exportations de ce sol se réduisaient, pour l'Europe, à une herbe connue sous le nom d'orseille, et qui est employée dans les teintures en écarlate
Yeux bordés d'écarlate, yeux rouges sur le bord.
La vieille leur parla en ces termes : Je n'ai pas eu toujours les yeux éraillés et bordés d'écarlate
2
Drap fin d'un rouge éclatant. Un manteau d'écarlate.
Y voit-on des savants.... Endosser l'écarlate et se fourrer d'hermine ?
Ces fenêtres étaient parées en dehors de pots de fleurs et de tapis d'écarlate
Gens vêtus d'or et d'écarlate, Pendant un mois chacun vous flatte
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Vieux hab.
3
Écarlate s'est dit aussi d'une coque adhérente au quercus conifera, formée par un insecte dit kermès, et servant à la teinture en écarlate. Graine d'écarlate.
Le coccus ou coccum fournissait aux anciens la belle couleur et la belle teinture que nous nommons écarlate, qui le disputait en quelque sorte à la pourpre pour la beauté et l'éclat
4
Nature : Adj. De couleur d'écarlate. Des rubans écarlates.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Donc devint li sainz hom plus vermeilz quant ço vit, Que nen est escarlate
dans Th. le mart. 139
2
XIIIe s.
Et li firent faire reube [robe] d'escarlate fourée de vair
dans Chr de Rains, 169
Une chape.... D'escrelate si est fourée
dans Amad. et Yd. ms. 6987
Une tente toute faite de bone escarlate fine
Quiconques vent escarlates à Paris, ens hales ou en son hostel
dans Liv. des mét. 337
3
XIVe s.
Mais la douce, courtoise et franche Vestu ot une cote blanche D'une escarlate riche et belle Qui fu, ce croi, faite à Bruselle
de MACHAUT dans p. 46
4
XVe s.
Et fut ce jour le roi de Portingal vestu de blanche escarlatte à une vermeille croix de Saint Georges
5
XVIe s.
Elle vous avoit puis après Mancherons d'escarlate verte, Robbe de pers large et ouverte
de Clément MAROT dans I, 201
Vieille qui as joue et narine Bordées de crasse et de farine.... Et les yeux d'escarlate vive
Quand vos pechez seroyent rouges comme l'escarlate, si seront-ils blancs comme la neige
Tormentille, graine d'escarlate et de genevre
de Ambroise PARÉ dans XXIV, 27
Il y a des pommes qui rendent le cidre clairet comme vin françois : entre lesquelles celle appellée en Cotentin escarlate le fait rouge
de Olivier DE SERRES dans 247
Tout ainsi que, pour juger du lustre de l'escarlatte, on nous ordonne de passer les yeux par dessus, en la parcourant à diverses veues, soubdaines reprinses et reiterées
de Michel de MONTAIGNE dans II, 100

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. escarlat, escarlata ; espagn. et portug. escarlate ; ital. scarlatto ; allem. Scharlach ; angl. scarlet ; gaél. scarlaid. On a indiqué comme origine l'arabe ou persan escarlat, serkelat ; mais ces mots sont modernes et paraissent venir, l'un du français ou de l'espagnol, l'autre de l'anglais. Cela écarté, reste le latin galaticus, de Galatia, la Galatie, province d'Asie où, dans l'antiquité, on recueillait beaucoup de kermès ; galaticus rubor a signifié en effet écarlate. Cette conjecture est très plausible ; elle serait tout à fait sûre si l'on trouvait quelque forme intermédiaire entre galaticus et escarlate. Au XVe siècle écarlate paraît signifier étoffe en général.

Synonymes de ÉCARLATE

Termes proches de ÉCARLATE